L’élixir d’amour – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

« L amour relève-t-il d un processus chimique ou d un miracle spirituel ? Existe-t-il un moyen infaillible pour déclencher la passion, comme l élixir qui jadis unit Tristan et Yseult ? Est-on, au contraire, totalement libre d aimer ? »

Anciens amants, Adam et Louise vivent désormais à des milliers de kilomètres l un de l autre, lui à Paris, elle à Montréal. Par lettres, tout en évoquant les blessures du passé et en s avouant leurs nouvelles aventures, ils se lancent un défi : provoquer l amour. Mais ce jeu ne cache-t-il pas un piège ? »

Avis d’Emilie

Un nouveau roman d’Eric-Emmanuel Schmitt, c’est toujours un événement. Aussi, quelle déception quand le livre n’est pas à la hauteur de nos attentes !

Lesdites attentes étaient-elles trop élevées ? L’auteur a-t-il eu une baisse de régime ? Dans tous les cas, on se retrouve face à un roman fade, sans grand intérêt, dont la fin devient évidente si rapidement que la moitié du roman traîne en longueur.

Deux anciens amants s’écrivent. Ils s’échangent les détails de leur vie privée : nouvelles conquêtes, vie professionnelle… Aucun lieu commun ne nous sera épargné : Adam est convaincu que les hommes sont prévus pour enchaîner de multiples aventures sexuelles, et que l’amour (c’est à dire les sentiments) et le sexe peuvent être pratiqués sans être liés.

Louise, au contraire, pense que les hommes infidèles ne méritent pas qu’on leur accorde des sentiments et pour elle, sexe et amour sont indissociables. Au temps pour les personnages originaux : ils sont très stéréotypés.

Notre héros masculin se révèle être psychanalyste. Donc, on nous inflige durant tout le roman tous les stéréotypes de la psychanalyse. Freud est cité à tout bout de champ, on enchaîne les poncifs poussiéreux liés à la pratique psychanalytique. Difficile d’adhérer lorsqu’on ne croit pas en cette doctrine…

Pour l’intrigue en question, pas de grosse surprise, comme on l’a dit plus haut. C’est un mélange des Liaisons dangereuses et du film Jeux d’enfants. Ca va dégénérer, on le sait, on continue, mais le lecteur n’y prend pour le coup aucun plaisir.

Tout n’est pas à jeter cependant, rassurons-nous. On retrouve le style si poétique et juste de l’auteur. Le récit est joliment conté, un style épistolaire (probablement des mails) savoureux, sans en faire trop.

D’habitude ce style est vite lassant et redondant, et là pas du tout. La légèreté de Schmitt nous emporte et nous berce. Si le fond ne nous convainc pas, la forme rattrape un peu les choses et le livre se laisse découvrir avec plaisir, même si l’on n’en gardera pas un souvenir impérissable.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 120
Editeur : Albin Michel
Sortie : 2 mai 2014
Prix : 15 €