L’Oeuvre sans auteur – Avis +

Présentation officielle

À Dresde en 1937, le tout jeune Kurt Barnet visite, grâce à sa tante Elisabeth, l’exposition sur « l’art dégénéré » organisée par le régime nazi. Il découvre alors sa vocation de peintre.

Dix ans plus tard en RDA, étudiant aux Beaux-arts, Kurt peine à s’adapter aux diktats du « réalisme socialiste ». Tandis qu’il cherche sa voix et tente d’affirmer son style, il tombe amoureux d’Ellie. Mais Kurt ignore que le père de celle-ci, le professeur Seeband, médecin influent, est lié à lui par un terrible passé.

Epris d’amour et de liberté, ils décident de passer à l’Ouest…

Avis de Marielle

Florian Henckel Von Donnersmarck nous a bouleversés avec le film La vie des autres (2006) qui a reçu un nombre impressionnant de récompenses dont un Oscar et un César du meilleur film étranger. En 2010, il a réalisé The tourist qui, à défaut d’être distingué par les professionnels du cinéma, a rencontré un grand succès populaire.

Avec L’oeuvre sans auteur, il continue à produire du beau cinéma avec une réflexion sur la création artistique, et un arrière-plan d’histoire de l’Allemagne de 1937 jusqu’aux années 60.

Enfant, Kurt Barnet accompagne sa tante Elisabeth, dont il est très proche, à une exposition organisée par les nazis sur l’art dégénéré où figurent tous les grands créateurs du XXe siècle. Ironie de l’histoire, c’est cette exposition qui lui révèle sa voie d’artiste-peintre.

Sa famille est ensuite touchée de façon dramatique par le nazisme, la guerre, la défaite et la partition de l’Allemagne. Kurt étudie la peinture en RDA et se débat pour subsister et trouver son expression artistique. Il tombe amoureux de Ellie dont le père, Pr Carl Seeband, est un ancien nazi qui tâche d’échapper à son passé en partant à l’Ouest. Kurt et Ellie finissent eux aussi par quitter la RDA pour enfin vivre libres.

Le réalisateur s’est inspiré librement de la vie de Gerhart Richter, grand peintre allemand auquel le Centre Pompidou a consacré une grande exposition en 2012. Il n’a voulu en aucun cas faire un biopic. Et ce film réunit toutes les qualités d’une grande réalisation.

Sa durée (3h10) ne doit pas décourager car, à aucun moment, il ne perd de son intensité. Toutes les salles le présentent en deux parties. Durée de 1h31 pour la première qui se termine par le passage à l’Ouest et 1h39 pour la seconde période passée en RFA.

Les personnages sont magnifiquement interprétés. Sebastian Koch dans le rôle du beau-père, nazi pur et dur, tenait le rôle principal du film La vie des autres pour lequel il avait obtenu le Golden Globe. Tom Schilling, acteur reconnu en Allemagne, est un excellent Kurt Barnet.

La mise en scène au cordeau en fait un film classique (dans le sens originel du terme). La photo, la bande originale, tout est de grande facture. Courez voir ce grand film bouleversant !

Fiche technique

Sortie : le 17 juillet 2019

Avec Tom Schilling, Paula Beer, Sebastian Koch

Durée : 190 minutes en deux parties de 91 et 99 minutes

Genre : drame, thriller

Festivals/récompenses

Oscars 2019

Nomination Meilleur Film en langue étrangère

Nomination Meilleure Photographie

Golden globes 2019

Nomination Meilleur Film en langue étrangère

Festival de Venise 2018

Nomination Meilleur film en langue étrangère

Festival de Toronto

Sélection officielle