L’Attentat – Avis + et Avis +/-

Présentation officielle

Dans un restaurant de Tel-Aviv, une femme fait exploser une bombe qu’elle dissimule sous sa robe de grossesse. Toute la journée, le docteur Amine, israélien d’origine arabe, opère les nombreuses victimes de l’attentat.

Au milieu de la nuit, on le rappelle d’urgence à l’hôpital pour lui annoncer que la kamikaze est sa propre femme. Refusant de croire à cette accusation, Amine part en Palestine pour tenter de comprendre.

Avis de Marielle

Ce film montre toute la complexité des relations dans cette partie du Proche-Orient : entre Israéliens juifs et Israéliens arabes, Israéliens juifs et Palestiniens, Israéliens arabes et Palestiniens, entre chrétiens, musulmans, juifs etc.

C’est aussi et surtout le récit d’une relation amoureuse dont les protagonistes sont comme étrangers l’un à l’autre malgré l’intensité et l’authenticité de leurs sentiments, le tout exacerbé dans ce contexte très particulier.

Un film intelligent et sensible.

Avis de Claire

Le roman L’attentat de Yasmina Khadra, puissant et tolérant, traitant du conflit israélo-palestinien, succès critique et public, avait marqué les esprits en 2005, deuxième volet d’une trilogie intelligente entre Les Hirondelles de Kaboul sur l’Afghanistan et Les Sirènes de Bagdad sur l’Irak.

Pas évident d’adapter cette oeuvre singulière, traduite dans plus d’une quarantaine de langues, le passage de l’écrit à l’écran trahit trop souvent l’esprit d’un roman. Ziad Doueiri, sans respecter le texte à la ligne, a su toutefois en capter l’essence, tout en se l’appropriant.

Ainsi, le thème principal du film qui se démarque nettement est plus l’Autre comme un éternel mystère, l’inconnu que demeure toujours celui qui partage notre vie, même après bien des années passées côte à côte. Le personnage principal, Amine, séduisant médecin palestinien à la réussite éclatante, découvre avec stupeur que celle qu’il aime est mêlée à un attentat terroriste.

Alors, que sait-on réellement de l’autre ? Quand celui-ci trahit, cela remet-il tout en question ? A quel moment cela dérape ? Quels signes n’ont pas été remarqués à temps ? Et que reste-il d’une histoire d’amour après l’horreur ? Tels sont les questionnements qui s’imposent à Amine et qui le poussent à entreprendre une quête pour comprendre.

Ziad Doueiri ne prend jamais parti, comme le faisait déjà Yasmina Khadra dans son roman, se contentant de disséquer l’âme humaine, ses angoisses, ses évidences, ses réminiscences…

Amine remonte le fil de ses souvenirs, traque le mensonge dans son passé, on regrette juste un peu qu’il n’y ait pas de distance visuelle, les acteurs sont les mêmes physiquement quinze ans avant dans les flash-backs, l’effet est un peu artificiel, c’est dommage.

Le casting, réparti entre acteurs arabes et israéliens, est très juste, même impressionnant pour certains, happés dans leur rôle jusque dans les moindres détails, on pense notamment à l’excellente Ruba Salameh, actrice palestinienne, dans le rôle de la nièce, perdue entre tradition et modernité.

Notez que la Ligue arabe a décidé d’interdire la diffusion de L’Attentat dans les 22 pays membres de l’organisation, car le réalisateur a tourné certaines scènes en Israël, avec quelques acteurs israéliens. Un état de fait contre lequel il s’insurge, bien évidemment, et pour lequel il a reçu la soutien de la France par l’intermédiaire de la secrétaire d’Etat chargée de la Francophonie, Yamina Benguigui.

Fiche technique

Sortie : 29 mai 2013
Durée : 85 minutes
Avec : Ali Suliman, Reymonde Amsellem et Evgenia Dodina
Genre : drame