L’Année du gel – Avis +

Editeur : J’ai lu

roman de Agathe Portail

Présentation de l’éditeur

Après un épisode de gel qui a dévasté ses vignes, Bernard Mazet se décide à ouvrir des chambres d’hôtes pour sauver sa propriété de Haut Méac. Une bande de copains trentenaires s’y retrouvent pour passer quelques jours au vert. Mais un cadavre s’invite dans la partie de campagne…

Le major Dambérailh, chef de la brigade locale, est chargé de l’affaire. Tandis que les conflits d’intérêt émergent au sein de son équipe, sa tante Daphné, vieille fille loufoque, s’immisce dans l’enquête. Il faudra exhumer bien des secrets pour que la lumière se fasse.

Avis de Thérèse

Agathe Portail signe avec L’année du gel son premier roman, un polar régional qui se déroule dans les vignobles bordelais, sujet et cadre qu’elle maîtrise parfaitement puisqu’elle vit près de Bordeaux et travaille dans la communication du secteur viticole.

A l’occasion d’un meurtre et d’une enquête menée à l’ancienne par les gendarmes sans grande aide technologique (par manque de moyens), Agathe Portail dresse un tableau intime de la rude vie des viticulteurs, à la merci de la grêle, de la canicule ou du gel qui peuvent en quelques heures détruire le travail d’une année.

Après que le gel ait mis à mal ses vignes, pour faire face aux difficultés financières, Bernard Mazet cède à la demande de son épouse Alexa d’accueillir des hôtes dans les nombreuses chambres de leur domaine du Haut-Méac.

Lorsqu’un groupe d’amis, deux couples et trois personnes seules, vient s’installer pour une semaine chez les Mazet, une erreur d’organisation contraint l’un d’entre eux à loger chez leur voisine Daphné Dambérailh, dans une ancienne abbaye.

Au bout de quelques jours, un corps sans vie est retrouvé dans la chambre froide du domaine. L’enquête est confiée à la brigade de gendarmerie, le major Géraud Dambérailh, l’adjudante Géraldine Amblevert, les gendarmes Frégé et Péon.

Agathe Portail met en scène deux groupes bien distincts, apparemment sans lien aucun entre les membres de ces deux groupes. Dans le village, tout le monde se connaît depuis toujours ou a des liens familiaux : le major Dambérailh est le neveu de la propriétaire de l’abbaye.

Dans le groupe d’amis, on se demande pourquoi ils ont décidé de passer une semaine ensemble. En dehors de leurs études communes à Clermont-Ferrand une dizaine d’années plus tôt, ils semblent avoir peu en commun, on sent rapidement des tensions entre eux et même au sein des deux couples.

Agathe Portail dresse avec subtilité une galerie de portraits parfois grinçants, bien fouillés, et brouille les pistes à la perfection, en nous faisant découvrir petit à petit ce que cache chacun, en même temps que les gendarmes. Car si « tout le monde ment », c’est souvent pour des motifs qui n’ont rien à voir avec l’enquête.

Un premier roman très réussi, avec un couple de gendarmes qu’on aurait plaisir à retrouver dans de nouvelles aventures, un polar dépaysant et efficace, au charme un peu désuet et au rythme très différent des enquêtes citadines.

Joli clin d’œil de la couverture où un superbe portail nous renvoie à la fois au domaine viticole et au nom de l’auteure !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 416
Éditeur ‏: ‎J’ai lu
Sortie : 12 janvier 2022
Prix : 8,50 €