Izana : la voleuse de visage – Avis +/-

Editeur : Lumen

roman de Daruma Matsuura

Présentation de l’éditeur

Et si vous pouviez prendre l’apparence de n’importe qui ?

Dans le monde d’Izana, il y a le dedans et le dehors. Le dehors, c’est tout ce qui s’étend au-delà des murs de la maison : le soleil, les arbres, les autres… tout ce qu’elle n’a jamais vu autrement que dans ses livres ou à travers les carreaux. Car depuis sa naissance, elle vit recluse, bien à l’abri entre quatre murs. Un jour, poussée par la curiosité, la jeune fille décide de braver l’interdit et de s’aventurer à l’extérieur. Bien mal lui en prend – elle comprend que son visage est si effroyable qu’il ne peut être montré au grand jour.

Car si d’ordinaire, la laideur n’est pas un crime, il règne dans le village une terrible superstition. Autrefois se seraient affrontées une sorcière d’une grande laideur et une prêtresse d’une grande beauté : la première, victorieuse, aurait volé son apparence à la seconde. Depuis lors, toute petite fille laide née une certaine année est tuée sur-le-champ, sous peine de porter malheur aux habitants. Cette légende est même le thème d’une pièce de théâtre qui se joue chaque été. Izana y découvre pour la première fois, dans le rôle de la prêtresse, sa propre cousine. Née la même année qu’elle, Namino a été épargnée grâce à sa beauté extraordinaire…

Jusqu’où iriez-vous pour obtenir la beauté du diable, pour prendre le visage de votre choix ? À quel point l’apparence d’un être influence-t-elle son destin ? Dans une petite ville à l’atmosphère envoûtante, où des légendes séculaires restent terriblement vivaces, une adolescente marquée par le sort décide de briser les chaînes de son destin.

Avis de Hiro

Dans un petit village où les habitants baignent encore dans les coutumes et les superstitions, il est existe une terrible tradition. Elle concerne les enfants qui naissent l’année du cheval de feu, si l’enfant naît laid, ce dernier doit mourir. Un jour, une infirmière n’étant pas native du village va découvrir ce terrible secret. Elle va aider la mère d’Izana, un bébé hideux, en cachant l’enfant.

Izana est une fillette peu capricieuse et dont l’univers est limité par les murs de sa maison. Elle n’est jamais sortie même si sa curiosité la dévore. Pour combler cela, Chigusa va lui faire découvrir le monde à travers cette fenêtre que sont les livres. Et notre héroïne va apprendre à rêver au monde extérieur.

Mais un jour, à 12 ans, elle va sortir et ça sera le choc. Elle va d’abord comprendre qu’elle est affreusement moche et difforme. Mais elle va aussi apprendre l’existence de sa magnifique cousine et découvrir la raison pour laquelle elle est restée cachée tout ce temps.

Puis nous la voyons grandir, elle s’isole dans la forêt et retourne presque à un état animal. Elle craint les hommes et nourrit envers les villageois une haine absolue. Un jour, un beau garçon arrive au village, un chercheur d’une mystérieuse pigmentation rouge. Cette pigmentation intrigue aussi notre héroïne, car elle soupçonne un lien avec la légende de l’ogresse. Une légende qui la fascine depuis sa seule et unique virée au bourg, à l’âge de 12 ans.

Ce roman intrigue, on ne sait pas trop où il nous emmène et il prend son temps pour développer son histoire. C’est parfois un peu ennuyeux, car on a l’impression qu’il y a du remplissage et c’est assez lent. Izana est un personnage qu’on a également du mal à comprendre, alors oui, elle est laide, mais le lecteur a un peu de mal à visualiser la gravité. Bien entendu, on comprend que son mal-être relève pour beaucoup de son environnement hostile.

On se demande alors pourquoi Chigusa n’a jamais songé à déménager. Si elle n’avait pas pu faire vivre Izana autrement, tout comme on a l’impression qu’elle aurait pu la cadrer un peu plus.

Plus on arrive dans les recherches sur la légende de la poudre rouge, plus le roman est intéressant et s’intensifie. Notre héroïne n’est pas comme les autres, ce n’est pas une belle princesse pleine de bonté. Elle veut améliorer sa vie, car jusque-là, on la lui avait volée.

Ce roman est ainsi, comme l’écrit l’auteur à la fin, le prequel du manga Kasane, la voleuse de visage. Nous avons ici à faire à l’histoire de la mère de la jeune femme. Il est ainsi également curieux de voir que la malédiction se transmet presque de mère en fille, même si on a constaté que ce n’était pas le cas de la grand-mère d’Izana. On nous parle ici de tabou et de l’impact de la société et de l’effet de groupe. Sans être inoubliable, Izana nous marque et nous encourage à découvrir l’histoire de sa fille.


Fiche technique

Format : broché
Pages : 317
Éditeur : Lumen
Sortie : 18 mai 2017
Prix : 15 €