Interview de Sonia Alain

L’adorable romancière québécoise Sonia Alain a accepté, avec la grande gentillesse qui la caractérise, de répondre à quelques unes de nos questions, concernant son dernier livre, la première partie de L’Amour au temps de la Guerre de Cent ans, La Tourmente, mais aussi sur son oeuvre en général et sur l’amour qu’elle a pour son métier d’écrivain.
Mille mercis à elle !

Onirik : Racontez-nous comment êtes vous venue à l’écriture ? Quelles sont vos influences, vos textes préférés, vos lectures favorites ?

Sonia Alain : Déjà adolescente je m’amusais à inventer la suite de films que j’avais aimés, ou encore écrire de petites histoires. À l’époque, j’étais une fervente de science-fiction, puis un jour, j’ai écouté les films d’Angélique et de Sissi. Ce fut le coup de foudre!

Dès lors, je suis devenue une passionnée du Moyen Âge et de ces époques lointaines. C’est ainsi que j’ai découvert les romans d’Anne Golon, de Laurie MacBain, de Kathleen E. Woodiwiss, de Jude Deveraux, de Rosemary Rogers, de Victoria Holt, et de Juliette Benzoni.

J’adorais me plonger dans leur univers. Depuis, je dévore toujours autant les romans historiques d’auteures telles que Diane Gabaldon, Marion Zimmer Bradley, Jane Austen, Diane Lacombe et Sonia Marmen, pour n’en citer que quelques unes.

Onirik : Quelle a été la source d’inspiration pour vos personnages ? Comment construisez-vous vos personnages ? Savez-vous par exemple depuis le début ce qui va leur arriver ou est-ce que ce sont eux qui vous imposent leur destinée ? En tout cas, vous n’hésitez pas à les malmener, comment on vit ça en tant qu’auteur ?

Sonia Alain : Joffrey de Knox est un mélange de Joffrey de Peyrac dans Angélique, Marquise des Anges, de Clive Owen dans le film Arthur et de la noblesse d’âme de mon mari. Quant à Anne, elle est à l’image de Keira Knightley dans le film Pirates des Caraïbes, ainsi que d’Elizabeth dans Orgueil et préjugés, et d’un peu de moi.

Pour la construction de mes personnages, je détermine en premier lieu leur personnalité, puis leur aspect physique. Je fais ensuite des recherches sur le web pour trouver des images d’acteurs leur correspondant afin de pouvoir mieux les visualiser. Je colle ensuite ces images sur mon mur avec un carton descriptif.

Dès le départ, j’ai une bonne idée de ce que je vais faire vivre à mes personnages, ainsi que la façon dont ils vont réagir aux événements. Cependant, il arrive que mes personnages s’imposent d’eux-mêmes et se dirigent vers une voie que je n’avais pas envisagée de prime abord. Il me faut alors modifier mon approche et suivre la destinée qu’ils m’imposent.

Je vis avec mes personnages, je respire avec eux, si bien que je ressens leurs émotions. Parfois, il m’arrive de rire toute seule, suite à un passage humoristique, ou encore d’avoir la gorge étreinte lorsqu’ils vivent un moment particulièrement difficile. Il m’est même arrivé de verser quelques larmes lors de l’écriture d’un passage dans le tome 2 de L’amour au temps de la Guerre de Cent Ans.

Pour ma part, j’aime lire des romans qui me font ressentir des pincements au cœur, qui me captivent à un point tel que je ne peux décrocher du récit. C’est pourquoi j’écris ainsi. J’aime faire vivre des émotions intenses à mes personnages et du même coup aux lecteurs…

Onirik : Comment définissez-vous vos romans ? Sont-ils plutôt des livres d’amour, donc des romances, ou des romans historiques ?

Sonia Alain : Un mélange de tout ça. Il est certain que ce sont avant tout des romans d’amour, mais qui nous transportent dans une autre époque ; ce qui en fait aussi des romans historiques. Souvent les lecteurs ont l’impression de se retrouver au Moyen Âge en lisant mes livres, de voir les images défiler devant leurs yeux comme un film. Il y a aussi beaucoup d’aventures, ainsi que du suspense à certains moments. C’est pourquoi il n’est pas réservé exclusivement aux femmes ; ces messieurs peuvent aussi les lire.

Onirik : Savez-vous combien de tomes aura votre saga ? Et comment cela va finir ?

Sonia Alain : Il y a trois tomes en tout : Le Masque du gerfaut, L’Amour au temps de la Guerre de Cent Ans (tome 1 et 2). Cette saga se termine donc avec le tome 2 de L’Amour au temps de la Guerre de Cent Ans, qui sortira au Canada le 20 février 2013 et en France aux alentours d’avril 2013.

Onirik : D’un point de vue historique, comment travaillez-vous ? Comment se passe la gestion des faits historiques et de la partie imaginaire dans l’écriture ?

Sonia Alain : Je fais beaucoup de recherches de prime abord dans des livres et sur le web. Je suis curieuse de découvrir les évènements qui ont marqué cette époque, la façon de vivre des gens. Ces recherches sont une véritable mine d’or pour moi. De plus, étant donné que mes romans sont considérés comme historiques, il me faut rapporter les faits le plus exactement possible.

Parfois, cela rend le récit plus difficile à écrire, car il faut faire évoluer nos personnages, tout en respectant les dates, les lieux, et les évènements historiques. Cela peut donc se révéler à l’occasion un véritable casse-tête.

Pour ma part, je préfère que mes personnages principaux soient fictifs, même si les personnages secondaires sont souvent réels. Cela me donne une plus grande latitude. Je peux donc leur faire vivre ce que je veux, sans restriction. Cependant, j’aime bien ajouter à mes récits des gens qui ont réellement existé. À ce moment-là, je dois faire preuve de plus de rigueur.

Onirik : Vous avez une écriture résolument moderne, un peu anachronique, dans le vocabulaire, dans l’intrigue aussi, est-ce que c’est une volonté de votre part ? Ou les mots s’imposent à vous tels quels ?

Sonia Alain : Souvent, les mots s’imposent d’eux-mêmes. J’écris le récit tel qu’il se déroule dans ma tête. J’essaie cependant de faire attention aux expressions trop modernes ou qui font référence à des éléments de notre civilisation. Parfois cependant, certains nous échappent.

Onirik : Dans quel autre genre de littérature pourriez-vous écrire ? Pourriez-vous écrire un polar par exemple ? Ou une histoire contemporaine ?

Sonia Alain : Je travaille actuellement sur un projet d’écriture qui mélange le genre fantastique avec de l’historique. Il s’agit d’une nouvelle saga, dont le premier tome est déjà à l’étude dans des maisons d’édition, et dont le deuxième tome est presque terminé. Il ne me reste plus qu’à savoir ce qu’en diront les maisons d’édition et si l’une d’entre elles souhaitera le publier.

Le genre polar n’est pas un style que j’aime lire, donc j’aurais beaucoup de difficulté à écrire ce type de roman.

Pour ce qui est des romans contemporains. S’il y a un volet fantastique et historique dans le roman, il n’y a pas de problème. Mais écrire une histoire contemporaine d’amour (comme la chick-lit), je ne crois pas que ce serait une voie que je serais à l’aise d’explorer.

J’aime écrire des romans historiques et fantastiques. Il y a donc de fortes chances que je poursuive dans ce sens.

Onirik : Nous fêtons cette année les deux cents ans d’Orgueil et préjugés de Jane Austen, qui a marqué des générations d’écrivains. A-t-elle une influence sur votre oeuvre, ou sur votre vie tout simplement ?

Sonia Alain : J’adore Orgueil et préjugés et je ne me lasse pas d’écouter le film. Comme je le disais plus haut, mon personnage féminin, Anne de Vallière, a aussi un peu d’Elizabeth dans sa personnalité.

J’aimerais bien écrire un jour une histoire qui se déroule dans cette époque et dans le style de Jane Austen. Nous verrons bien ce que l’avenir nous réservera. J’ai d’ailleurs une petite ébauche d’idée, mais rien de très développé pour le moment.

Onirik : Sonia Alain, que peut-on vous souhaiter de mieux dans votre vie professionnelle pour cette année 2013 ?

Sonia Alain : Que la nouvelle série sur laquelle je travaille voit le jour.

Que ma saga historique soit traduite en d’autres langues, et qu’un réalisateur soit intéressé à en faire une adaptation cinématographique.

De beaux rêves en perspective…

Crédit photo : Stéphane Rivière pour le portrait de Sonia Alain, Sandrine B. pour les photos au Salon du Livre de Montréal, novembre 2012.

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