France 3 – L’Assassinat de Jean de Broglie, une affaire d’état

C’est là qu’on s’aperçoit que les journalistes qui croient être le quatrième pouvoir, se trompent. On a les moyens d’écrire, la liberté d’écrire et d’enquêter, mais… Claude Angeli (ancien rédac’ chef du Canard Enchaîné)

Difficile de devoir remettre en question les souvenirs de son enfance ou de sa jeunesse, mais dès qu’il est question de politique, il faut admettre que ce n’est jamais mieux avant. C’est même possiblement pire… tant les combines, les décisions pour le bien de l’état ou pour les intérêt de la nation transforme notre réalité en mauvais polar.

Cette enquête minutieuse mériterait d’être distribuée en salles et ferait un très bon films. Mais le scénario perdrait de sa réalité froide que met bien en lumière le documentaire.

Présentation Officielle

Le 24 décembre 1976, le prince Jean de Broglie, député de l’Eure et ancien ministre du général de Gaulle est assassiné en pleine rue. Cinq jours plus tard, Michel Poniatowski, alors ministre de l’Intérieur, annonce à la télévision française que les coupables ont été arrêtés : le meurtre de Jean de Broglie a été commandité par ses associés, pour une histoire de prêt non honoré.

Un mobile absurde auquel personne ne croit. Mais que cachait cette affaire, pour que le ministre de l’Intérieur viole ainsi le secret de l’instruction et fasse fi de la présomption d’innocence ? Qui était vraiment Jean de Broglie ? Fruit d’une enquête au long cours, le film pointe les nombreuses incohérences de l’instruction qui n’ont pas été prises en compte lors du procès.

Il met en lumière les rapports étroits entre le gouvernement et les services de police de l’époque et questionne le fonctionnement du système judiciaire français dans les années 70. Le récit se construit à partir des entretiens avec des journalistes français (Claude Angeli, Michel-Bôle Richard, Pierre Assouline) qui suivirent avec passion les nombreux rebondissements de cette affaire.

Il nous conduit en Espagne auprès des journalistes espagnols du journal La Vanguardia qui mirent à jour les liens entre l’Opus Dei et la famille Giscard d’Estaing. Il s’appuie sur le témoignage des avocats (Roland Dumas, Francis Szpiner)… Des politiques (Jean-Pierre Soisson, Gérard Longuet) et des policiers en poste à l’époque (Jean-Bernard Vincent, Jean-Luc Ruiz)… Des proches de Jean de Broglie (son fils, sa secrétaire).

Mais aussi du policier désigné et condamné comme organisateur du crime, Guy Simoné, qui continue aujourd’hui de clamer son innocence. Les dessins d’Amaury Brumauld restituent l’atmosphère de l’époque et redonnent vie à certains événements racontés par les protagonistes. Sélection officielle Festival de Pessac 2016 et Festival de Luchon 2016.