France 2 – Les Tontons flingueurs

Louis de retour. Présence indispensable.” Présence indispensable ! Après quinze ans de silence, y’en a qui poussent un peu, quand même ! Quinze ans d’interdiction de séjour ! Pour qu’il abandonne ses cactus et qu’il revienne à Paris, il faut qu’il en arrive une sévère au vieux Louis. Ou qu’il ait besoin de pognon ou qu’il soit tombé dans une béchamel infernale !

Fernand Naudin (Lino Ventura) est appelé au chevet de Louis, dit le Mexicain (Jacques Dumesnil). Celui-ci affirme qu’il va bientôt trépasser. Aussi, c’est donc à Fernand qu’il va confier l’éducation de sa fille Patricia (Sabine Sinjen), ainsi que la gestion de ses « affaires ».

Louis proteste aussitôt de son incapacité à gérer une adolescente et les « affaires ». Certes, il a autrefois travaillé dans la truanderie. Mais cela fait des années qu’il est reconverti dans la vente de matériel agricole.

Mais hélas : Le lion est mort, les chacals se disputent l’empire. Enfin, on ne peut pas demander plus aux frères Volfoni qu’aux fils de Charlemagne.

Les anciens « adjoints » du Mexicain verraient bien prendre leur indépendance et hériter des « affaires » appartenant légitimement à Patricia. Les frères Volfoni Raoul (Bernard Blier) et Paul (Jean Lefebvre) sont les premiers à pousser l’étendard de la révolte.

Non mais t’as déjà vu ça ? En pleine paix ! Il chante et puis crac, un bourre-pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance, et une sévère… Je vais lui montrer qui c’est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu’on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Moi, quand on m’en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile !

Face à l’hostilité croissante Louis ne peut compter que sur la fidélité du notaire Maître Folace (Francis Blanche), de Jean (Robert Dalban) le cambrioleur reconverti en majordome anglais et de Pascal (Venantino Venantini) première gâchette chez Le Mexicain.

Sous le feu des mitrailleuses ou des pistolets à silencieux les « affaires » reprennent, tandis que Patricia présente son amoureux Antoine (Claude Rich), à son parrain. Ce dernier doit donc organiser un mariage en plein milieu d’une guerre de succession.

Après Touchez pas au grisbi de Jacques Becker (1954) et Le cave se rebiffe (1961) de Gilles Grangier, Les Tontons flingueurs correspond à l’adaptation du 3° volet Grisbi or not Grisbi de la trilogie de polar écrite par Albert Simonin et consacrée à « Max le menteur » (rebaptisé ici Fernand Naudin).

Le registre de la comédie s’appuie ici sur les dialogues de Michel Audiard, le pittoresque du monde des gangsters et le contraste de celui-ci avec la vie insouciante de Patricia et de ses amis. Ces derniers ne s’aperçoivent pas que des hommes armés discutent tranquillement des affaires dans une cuisine, alors qu’ils ont organisé une fête.

La plus célèbre phrase du film « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît  » devrait s’appliquer aux dirigeants de la Gaumont de l’époque. La société cinématographique ne croyait pas au succès du film. Aussi, elle décida de limiter les risques financiers en s’associant avec d’autres maisons de production allemandes et italiennes.