Empreintes de crabe – Avis +

Présentation de l’éditeur

C’est la première fois que Nithap, alias Vieux-Père, rend visite à son fils installé aux États-Unis. Il a accepté de quitter Bangwa, à l’ouest du Cameroun, cette ville où il a toujours vécu, où il est devenu infirmier, où il a connu la guerre, où il est tombé amoureux, où ses enfants sont nés. Mais le séjour se prolonge : Nithap est malade et son fils veut le garder auprès de lui.

À quarante ans, celui-ci refuse que son père se laisse mourir. Il entend connaître enfin cet homme si secret auprès duquel il a grandi. Alors la voix de Nithap s’élève et remonte le temps pour raconter ce que son fils n’a pas vécu et dont personne ne parle ni ne veut se souvenir, cette guerre civile qui a déchiré le pays au temps de l’indépendance, ses soldats, ses martyrs. Le fils écoute le père, l’histoire de sa famille et la prière de cette terre devenue sanglante.

De New York au pays Bamiléké, les voix se mêlent, le temps n’existe plus, les époques se confondent. Patrick Nganang, dans ce grand roman, fouille les mémoires, raconte des vies bouleversées par la guerre ou l’exil, et un pays où le passé est une douleur, le présent un combat, où chacun cherche sa liberté.

Avis de Olivier

Le père de Tanou, veuf et malade, rejoint son fils aux Etats-Unis pour se faire soigner. Entre cette jeune famille « presque américaine » et ce vieux Camerounais hanté par son passé, deux cultures se confrontent et trois générations doivent apprendre à se parler.

Leurs dialogues souvent maladroits nous offrent un regard croisé sur le Cameroun d’aujourd’hui, ses espoirs et ses désillusions, ses langues et ses nombreuses cultures et… sa vision particulière de la famille.

Le grand-père dénoue les fils de ses souvenirs pour raconter la longue guerre civile post-indépendance. Comment raconter l’irracontable ? Les pogroms, le napalm, les têtes alignées sur des pieux et puis la peur, les alliances et les trahisons. L’auteur ne cherche pas d’explications à la guerre ; il se contente de montrer ce qui a conduit les uns à attiser les massacres, d’autres à tenter la neutralité et de tous les autres qui ont pris la fuite.

Un roman pour raconter l’UPC, dont le crabe était l’emblème, et pour magnifier des cultures presque oubliées, avec leurs langues, leur alphabet, leur architecture et leurs coutumes. Un roman pour dire les questions de la diaspora africaine d’aujourd’hui et donner quelques points de repères pour comprendre les trop nombreux conflits.

On se perd souvent dans les méandres des récits et des détails. On savoure des expressions et des tournures de pensées de la majorité des francophones…

Fiche technique

Format : broché
Pages : 400
Editeur : JC Lattès
Collection : Littérature française
Sortie : 22 août 2018
Prix : 21,71 €