Direct 8 – Cent mille dollars au soleil

– Dans les endroits déserts, il vaut mieux toujours être aimable. Ça coute rien et ça économise les cartouches

Le Sahara est le lieu de travail de camionneurs philosophes : « Quand des types de 130 kg disent certaines choses, ceux de 60 kg les écoutent.

Leur boss (surnommé « la Bettrave » en raison de son diabète) a acquis récemment un camion ultramoderne. Qui en sera le chauffeur attitré ? Marec le vétéran musculaire ou Rocco le joli-coeur ? Ce sera… Hans. Celui qui vient de se faire embaucher avec des papiers au nom d’Hans Steiner (des papiers presque vrais) devient le nouveau chauffeur.

Il a été embauché hier « comme ça il n’aura pas le temps d’apprendre à être vicieux« . Il s’agit d’une précaution élémentaire pour éviter la tentation de s’éclipser avec le camion et sa cargaison. La cargaison ? Quelle cargaison ?

Bref le camion et sa cargaison qui n’existe pas sont partis à l’heure. Et voici Hans… à pied. Explication : Rocco a subtilisé le camion et roule à présent vers la frontière. Il doit compter se rendre dans le pays voisin pour vendre le camion et sa cargaison (qui n’existe pas).

Pour « la Bettrave » la solution est simple : renvoyer Hans et charger Marec de récupérer le camion ( et accessoirement une cargaison qui n’existe pas). Bien entendu Marec ne compte pas subtiliser le camion pour son propre compte n’est-ce pas ?

C’est ainsi que débute un périple épique à travers le désert ponctué de quelques petits incident de parcours. Entre l’ensablement et la sortie de route, Marec déchante. Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Mitch-Mitch (camionneur goguenard) jubile à chaque fois que le camion de Mercier est en difficulté. La course-poursuite ne l’intéresse pas mais lui donne l’occasion de venir en aide à Marec et de le narguer par la même occasion :

Tu as une barre de remorquage ?
J’ai tout ce qu’il faut, toujours. Quand tu roules devant moi j’emporte même un moteur de rechange. Tu n’arriveras plus à me surprendre. Enfin ce coup-là on n’aura pas ça à creuser, c’est déjà ça. J’aime mieux l’opérer en surface. Parce que parti comme t’étais l’autre coup, en améliorant un peu, fallait appeler les spéléologues.

Le premier roman de Claude Veillot[[Nous n’irons pas au Nigéria (Denoël, 1962)]] journaliste, auteur de science-fiction et scénariste pour le cinéma bénéficie de l’adaptation du célèbre Henri Verneuil et surtout du talent de dialoguiste d’un dénommé Michel Audiard.