Des hommes sans femmes – Avis +

Présentation de l’éditeur

Neuf ans après Saules aveugles, femme endormie, le retour d’Haruki Murakami à la forme courte. Dans ce recueil comme un clin d’œil à Hemingway, des hommes cherchent des femmes qui les abandonnent ou qui sont sur le point de le faire. Musique, solitude, rêve et mélancolie, le maître au sommet de son art.

 » Ce que je veux aborder avec ce recueil ? En un mot, l’isolement, et ses conséquences émotionnelles. Des hommes sans femmes en est l’illustration concrète. C’est le titre qui m’a d’abord saisi (bien sûr, le recueil éponyme d’Hemingway n’y est pas étranger) et les histoires ont suivi. Chacune de ces histoires est venue en résonance du titre.

Pourquoi Des hommes sans femmes ? Je n’en sais rien. D’une façon ou d’une autre, ce titre s’est enraciné dans mon esprit, comme une graine déposée dans un champ par le hasard du vent.  »

Avis d’Emilie

Une nouvelle traduction de Murakami ! C’est un bonheur sans cesse renouvelé. On on ne peut qu’aimer cet auteur japonais si poétique, philosophique au style presque éthéré.

Avant toute chose, bravo aux éditions Belfond pour leur choix de couverture. Certes, l’ouvrage ne parle pas de chat, mais on sait l’amour de Murakami pour ces petites bêtes poilues, et c’est un joli clin d’œil aux lecteurs qui connaissent l’auteur.

Bon, c’est vrai, ce qui nous intéresse, c’est plus le contenu que le contenant. On y vient. Une dizaine de nouvelles sont regroupées ici, et toutes ont pour sujet les relations entre les hommes et les femmes. C’est un sujet qui revient moult fois dans les romans de Murakami (surtout dans L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage ou Les amants du Spoutnik). Toutefois, cet ouvrage a cela de différent que de nombreuses facettes sont exploitées ici : la sexualité, l’amitié, le mariage, la découverte de l’amour…

Chaque nouvelle nous propose des personnages très humains et tous attachants à leur manière. On les aime ou non, mais ils ont tous le mérite de chambouler ce qu’on croit savoir de l’amour. On est perplexe face à l’attitude Kafuku, qui, après la mort de sa femme, a tenu à rencontrer son dernier amant.

On se demande ce qui est passé par la tête de l’étrange et surdoué Kitaru, qui a prêté sa petite amie à son meilleur copain (il s’agit de la seconde nouvelle, intitulée Yesterday, et de loin la plus exceptionnelle.) On plaint le pauvre docteur Tokaï, par ailleurs tout à fait antipathique, qui souffrira des affres d’un amour non réciproque.

C’est presque trop court à chaque fois. On se retrouve un peu dans chacun des textes. C’est tout l’art de Murakami, qui malgré un style et une narration purement japonais parvient à rendre ses livres vraiment universels. L’exotisme et le dépaysement qu’on y trouve ne nous isolent pas mais nous font réfléchir, nous donnent envie de voyager, et remettent en cause nos acquis.

Murakami porte l’écriture au plus haut rang d’Art, et nous fait redécouvrir des sujets dont on pensait avoir fait le tour. Simplement magique.

Fiche Technique

Format : broché

Pages : 304

Éditeur : Belfond

Sortie : 2 mars 2017

Prix : 21 €