Dangerous women – Avis –

Présentation de l’éditeur

Qu’elles soient héroïnes d’une bataille, souveraines d’un territoire, sorcières, muses, conspiratrices, valeureuses cavalières ou intrigantes de cour, toutes les femmes que vous rencontrerez dans ces nouvelles ont un point commun : elles sont dangereuses… George R.R. Martin a convoqué les plus grands auteurs de fantastique autour de ce concept, tout en l’agrémentant d’une touche personnelle et inédite : la Danse des Dragons ! Vous saurez tout de la guerre civile qui a fait rage au sein de la maison Targaryen, provoquant ainsi la quasi-disparition de leurs créatures de feu…

Avis d’Emilie

Parler des femmes dans la littérature de fantasy, quelle bonne idée de prime abord. En effet, s’il est un genre où elles sont prêtes à se lever pour botter les fesses des méchants, c’est bien les littératures de l’imaginaire (entendre par là science fiction, fantastique et fantasy). On se plonge donc aussitôt et avec délices dans l’ouvrage.

Malheureusement, seule la déception sera au rendez-vous. Tout d’abord, car ces nouvelles n’en sont pas. Il s’agit d’extraits de romans où intervient une héroïne. Seulement, il s’agit d’extraits tirés de livres très connus, donc, si l’on baigne un tant soit peu dans cet univers, il y a de fortes chances pour qu’on les ait déjà lu. En terme de qualité, rien à redire, ce sont de très bons textes, passionnants et dynamiques, mais sur le contenu général, bof bof. Le goût de déjà lu reste en travers de la gorge.

Ensuite, chaque extrait est précédé d’une courte biographie de l’auteur. Et c’est là où le bât blesse. Car il s’agit bien d’auteurs, au masculin. Uniquement masculin. Aucune romancière n’est admise ici. La première chose qui vient à l’esprit quand on le réalise, c’est l’anglicisme What the fuck ?. Bon, avant de se sentir blessée dans son féminisme, mieux vaut mener une petite enquête.

Alors l’édition originale, en anglais, est mixte. Les femmes y ont même un léger avantage, puisque 12 femmes y ont participé, et 9 homme « seulement » les accompagnent. Du côté de J’ai lu, l’éditeur français, on trouve une autre information : les nouvelles écrites par des femmes feront l’objet d’une tome 2.

Mais pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu séparer les écrivains hommes des écrivains femmes ? Existe-t-il réellement des lecteurs ou lectrices qui ne vont en acheter qu’un en fonction du genre des romanciers ? Après une longue réflexion sur le pourquoi, on n’en voit toujours pas la raison. Quelle tristesse !

En dehors de cette idée éditoriale plus que bizarre, la seule nouvelle qui vaille la peine d’être lue, c’est celle de l’anthologiste, G.R.R. Martin donc, qui livre ici une histoire inédite tirée de sa saga du Trône de fer. Les fans seront ravis de découvrir des secrets supplémentaires sur la famille Targaryen, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça en vaut la peine.

Toutefois, payer 18 euros pour une seule nouvelle, même si elle pèse une centaine de pages, ça fait mal au porte-monnaie. On vous dirait bien d’attendre la sortie au format poche, mais malheureusement, c’est déjà le cas. Et, pour poursuivre dans cette optique, 18 euros pour un gros poche, semi-poche si on veut être gentil, qui n’a même pas une couverture rigide, c’est abusé.

Fiche technique

Format : poche

Pages : 480

Éditeur : J’ai lu

Collection : semi poche imag

Sortie : 2 juin 2016

Prix : 17,90 €