DVD : Wuthering Heights – Avis +/-

Présentation officielle

Angleterre – XIXe siècle. Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par M. Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée.

Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley, jaloux de l’attention de son père pour cet étranger. Le jeune garçon devient le protégé de Cathy.

A la mort de M. Earnshaw, Cathy est courtisée par le fils de riches voisins, laissant peu à peu Heathcliff à la merci de Hindley. A l’annonce du prochain mariage de Cathy, Heathcliff s’enfuit.

L’attachement fraternel qu’il vouait à Cathy se transforme alors en un amour obsessionnel.

Avis de Claire

Exercice hautement périlleux que de s’attaquer au mythique Hauts de Hurlevent, l’un des romans les plus puissants de la littérature britannique, un pur chef d’oeuvre de maturité, d’émotion et de passion, écrit par une toute jeune fille qui n’avait presque jamais quitté ses landes sauvages du Yorkshire, Emily Brontë.

Andrea Arnold n’a pas froid aux yeux, et l’a prouvé notamment avec Fish tank (2009), où elle s’intéressait avec talent au quotidien d’une adolescente rebelle, marginale et à la dérive dans une Angleterre bien loin des clichés des collines verdoyantes.

Avec son troisième film, elle touche à un monument, dont elle assume parfaitement son interprétation toute personnelle. Au plus près des personnages, dans le style hyper-réaliste, la réalisatrice a volontairement épuré le scénario de toute trace de fantastique, caméra à l’épaule, plans fixes, musique inexistante, le film est brut.

Wuthering Heights se scinde clairement en deux parties, si la première est la plus réussie, avec son duo de jeunes acteurs plus vrais que nature, la seconde s’essouffle alors qu’elle devrait s’enflammer. La passion inassouvie entre Catherine et Heathcliff explose littéralement, mais Andrea Arnold choisit la tempérance, peu d’éclats, pas d’explications, c’est beau mais morne, c’est logique mais triste.

Bourrasques de vent, pluie incessante, boue marécageuse, âpreté des logis, landes gorgées de bruyère, conditions de vie rudes, rien n’est épargné aux personnages imaginés par Emily Brontë, et c’est sans doute bien plus près de la réalité que n’importe quelle autre adaptation, un peu à la manière d’André Téchiné dans le biopic Les Soeurs Brontë.

Le résultat est un véritable film d’auteur, mesuré, millimétré, dosé, tant si et bien qu’il finit par sembler artificiel. Pourquoi s’attarder de si longues minutes sur une plume sur une épaule ? Et pourquoi répéter des plans fixes de la première partie dans la seconde ? Le film est long, trop long, c’est presque un comble quand on constate qu’il manque une bonne partie du roman, celle qui ouvre une petite porte vers l’espoir. Dommage.

Fiche technique

Format : DVD (import anglais)

Durée : 128 minutes

Prix : 8,09 €

Avec : Kaya Scodelario, James Howson, Solomon Glave

Genre : drame