Conférence sur le e-cinéma

On a l’idée depuis le début que votre communauté en général et la génération que ça concerne à peu près, est certainement celle avec laquelle on a le plus de chance d’échanger sur le sujet sans avoir besoin d’enfoncer trop de portes. Le fait de se dire que le cinéma, ce n’est pas que au cinéma, nous pensons que tous autant que vous êtes, êtes d’abord intéressés par les films sous quelque forme que ce soit et que par rapport à la presse off-line, comme on l’appelle, on a peut-être moins de difficultés à parler des films, parce que vous avez la place, le temps, la passion. Sortir ces films là de cette manière là peut trouver un écho à-priori favorable auprès des passionnés de cinéma.

Face à l’encombrement des salles et avec la volonté que les films rencontrent le plus possible leur public, on sort ces deux films là, ensemble, (Miséricorde et Profanation), et on voulait absolument qu’ils puissent être visibles dans le laps de temps le plus rapproché possible. Pour des questions toutes simples d’exploitation et de distribution, il nous est apparu impossible de sortir les deux films en salle à une semaine d’écart, même les plus grandes sagas type Harry Potter n’osent pas le faire, il y a au moins un an d’écart entre chaque film, mais que là ça pouvait être une bonne idée de l’amener chez les gens en e-cinéma, c’est-à-dire qu’à travers les services de vidéos à la demande, on a le film chez soi, de toutes les manières que l’on veut, mais au moins on reste chez soi et ensuite d’aller en salle voir le deuxième volet Profanation.

Question : Pourquoi avoir choisi le deuxième film au cinéma et le premier en VOD et pas le contraire ?

C’est là qu’il faut revenir en mai l’année dernière, on sort Welcome to New-York en VOD, Miséricorde est le second. Le premier au cinéma et le second en vidéo, correspond à une idéologie, c’est-à-dire que la primeur va d’abord à la salle, et après la salle c’est la vidéo et la vidéo à la demande.

Le but aujourd’hui c’est de proposer une alternative aux sorties de salle, les deux moyens de distribution peuvent co-exister aujourd’hui. Ici c’est facile, on est vendredi soir, on sort au cinéma, on a le choix entre tous les films, mais à 200 km de Paris c’est pas la même. C’est là qu’on comprend toute la nécessité du e-cinéma, qui vous permet de regarder un film chez vous, au moment où vous le voulez et autant de fois que vous le voulez.

Question : Vous parlez de l’encombrement des salles et de ce fait, du fait que les films ne restent pas longtemps à l’affiche, mais quels délais proposez-vous pour les films à la demande ?

Alors, il faut bien faire la distinction entre téléchargement et vidéo à la demande. La VOD se fait à travers les boxes, on n’a pas l’impression de télécharger quoi que ce soit, on appuie sur les boutons de sa télécommande ou de sa box, et on n’a même pas l’impression d’avoir payé, ça c’est une très bonne idée, et ça démarre, c’est comme regarder la télé.

Pour l’instant on a décidé de proposer les films en e-cinéma pendant 6 semaines ce qui nous apparaît aussi comme une durée optimale de disponibilité nationale. L’attrait du e-cinéma est cette accessibilité, en effet 80 % des foyers disposent d’une box.

Question : Pour vous un succès ce serait combien de visionnages ?

Ca dépend de beaucoup de choses, pour nous le succès c’est de créer un rendez-vous. Ca nous paraît utopique de penser qu’on pourra financer le prochain film avec les recettes de celui-ci.

La prochaine sortie devrait être : What we do in the shadows, top 10 des films australiens. Notre métier c’est la curiosité, on traque tous les films sur tous les continents pour trouver des merveilles.