Ciné+ Premier – Godzilla


– Oh ! Oh, tu plaisantes mec, on est dans sa bouche ! Nous sommes dans sa bouche !

Un navire japonais est découvert échoué, avec une énorme trace de griffe sur son flanc. Le seul rescapé ne sait prononcer qu’un seul mot « Gojira ». Sur l’isthme de Panama, le scientifique Nick Tatopoulos (Matthew Broderick) constate qu’un gigantesque animal a laissé des empreintes radioactives sur le sol. Dans l’Atlantique, des navires sont coulés et finalement, un gigantesque monstre émerge sur la côte de New-York.

Qui est responsable de cette succession de catastrophes ?! Mais la France évidemment ! Les essais nucléaires français dans le Pacifique ont provoqué la mutation d’un iguane le transformant en spectaculaire monstre (radioactif évidemment) qui n’éprouve aucun respect ni pour les navires, ni pour les immeubles.

Le colonel Hick (Kevin Dunn) passe à la contre-offensive qui se révèle désastreuse pour les navires de l’US Navy comme pour les immeubles new-yorkais. Elle fait même davantage de dégâts que Godzilla lui-même. De plus la journaliste Audrey Timmonds (Maria Pitillo), ancienne fiancée de Nick Tatopoulos, lui a volé des informations qui ont servi pour un reportage. Aussitôt, Tatapoulos est renvoyé de son rôle de conseiller.

Une catastrophe s’annonce. Mais qui peut sauver New-York et peut-être bien la planète ? Mais la France bien entendu ! Voici Philippe Roaché (Jean Reno), de la D.G.S.E. Ce membre des services secrets manie efficacement l’accent américain (grâce aux films d’Elvis Presley), tout en mâchant du chewing-gum, ce qui lui donne un air plus américain.

Ce remake du film japonais Godzilla d’Ishirō Honda (1954) a remporté deux Razzie Awards pour Maria Pitillo en tant que pire actrice dans un second rôle et pour le film en tant que pire remake ou suite.

Ce film a souffert de deux problèmes. Cette adaptation américaine d’un média japonais a été jugée infidèle à la version originale[[Le film Dragonball Evolution (2009) a connu le même problème.]]. Principalement, Godzilla qui autrefois ressemblait à un lent dinosaure s’est révélé être dans la version moderne un reptile très rapide. Par contre, le film a connu un plus grand succès dans les pays où n’avaient jamais été diffusés les films de la franchise Godzilla.

D’autre part, les effets spéciaux ont souffert d’un grave problème technique. Les images numériques apparaissaient de qualité inférieure aux autres images (ce problème a été corrigé numériquement pour la sortie Blu-ray).

Cependant, ce film possède quelques atouts. Roland Emmerich y a apporté une touche personnelle faisant appel à un humour sarcastique. La traque de Godzilla se caractérise par une succession d’échecs. Ainsi, un sous-marin envoie une torpille sur Godzilla et subit les conséquences d’un retour à l’envoyeur.

De même les hélicoptères de combat qui traquent Godzilla entre les immeubles new-yorkais n’arrivent pas à le toucher. Cette scène en rappellera une autre d’un film précédent de Roland Emmerich ou une soucoupe volante traquait à l’intérieur d’un canyon un avion américain (ce dernier étant piloté par un grand distributeur de baffes).

Au cours du combat contre Godzilla, un hélicoptère envoie un missile qui fait sauter le toit du Chrysler Building. Ce bâtiment doit être maudit puisque dans le film Armageddon (sorti également en 1998) le Chrysler Building avait subi le même sort.

Rien d’étonnant à ce que le Maire Ebert (Michael Lerner) devienne quelque peu hystérique lorsqu’il réalise que l’armée américaine cause plus de dégâts que Godzilla à sa ville. D’où la réaction de Gene (Lorry Goldman) son assistant qui essaie de le calmer (en lui présentant des bonbons).

Précisons que le maire Ebert et son assistant Gene sont une parodie du duo de critiques de films Roger Ebert et Gene Siskel. Il s’avère que ces derniers n’avaient pas apprécié du tout des films comme Stargate : La Porte des étoiles (1994) et Independence Day : Le Jour de la riposte (1996), tous deux réalisés par… Roland Emmerich.