Ciné+ Premier – De Gaulle


– Les mots, ce sont les seules armes qui me restent.

28 mai 1940 à Abbeville, le colonel de Gaulle (Lambert Wilson) parcourt le champ de bataille autour des blessés, des chars détruits et des prisonniers allemands. De retour à son Q.G., il demande des renforts et le soutien de l’aviation pour poursuivre la percée. Il se heurte à un refus. Les troupes disponibles doivent se porter en défense.

Néanmoins, un capitaine chargé de la propagande (Nicolas Robin) le persuade d’enregistrer un discours à la radio pour motiver les Français.

Le 6 juin, le président du Conseil Paul Reynaud (Olivier Gourmet) convoque le général de Gaulle à Paris. Il le nomme général de brigade à titre temporaire et sous-secrétaire d’État à la Guerre et à la Défense. Sa mission consiste à coordonner l’action politique et militaire avec le Royaume-Uni. C’est ainsi qu’il rencontre Winston Churchill (Tim Hudson).

Mais à Paris, le maréchal Pétain (Philippe Laudenbach) et le général Weygand (Alain Lenglet) œuvrent pour la France cesse le combat.

Le film suit les trajectoires du général de Gaulle et de sa famille. Yvonne de Gaulle (Isabelle Carré) et ses enfants Philippe (Félix Bach), Élisabeth (Lucie Rouxel) et Anne (Clémence Hittin) se retrouvent sur les routes cherchant à gagner un refuge, puis un port.

Les routes de l’exode sont parsemées de cadavres. Lorsque les Allemands les rattrapent, l’un d’eux fait mine de tirer sur la petite Anne qui est une enfant handicapée (une allusion aux massacres d’handicapés mentaux par le régime nazi).

Peu nombreux, les personnages expriment au mieux l’atmosphère de l’époque. On perçoit le caractère nauséabond de Pétain qui tient à appeler de Gaulle par son ancien grade de colonel, ainsi que son antisémitisme à l’égard du ministre de l’Intérieur Georges Mandel (Gilles Cohen).

De même, on voit Paul Reynaud clamer à de Gaulle :

– Je ne suis sous l’influence de personne !!

Puis, la porte s’ouvre et Hélène de Portes (Philippine Leroy-Beaulieu) la compagne de Paul Reynaud entre dans la pièce. Tout est clair…

Parfaitement interprété et réalisé ce film souffre cependant d’un certain aménagement avec la chronologie historique.

Ainsi, on pourrait croire que la bataille d‘Abbeville n’a duré qu’une journée. En réalité, elle s’est déroulée du 27 mai au 4 juin. D’autre part, c’est le 21 mai, à la suite de la bataille de Montcornet que le général de Gaulle a lancé son premier appel radiodiffusé.

Il semble que les deux batailles celle de Montcornet (le 17 mai 1940) et celle d’Abbeville aient été concentrées en une seule par la magie du cinéma. De plus, c’est le 25 mai, que le général de Gaulle a été nommé général de brigade.

Cette adaptation de l’Histoire permet une concentration des événements, ce qui accentue le caractère dramatique de la situation. Dans ce contexte perçu par de Gaulle comme une prochaine disparition de la France les soutiens disparaissent les uns après les autres. Les défaitistes et futurs collaborateurs l’emportent peu à peu.

Alors que Paul Reynaud refuse la proposition du général de Gaulle d’aller à Londres pour former un gouvernement en exil, il se produit un instant décisif. Le général de Gaulle comprend ce que le destin attend de lui.