Ciné+ Frisson – Robocop


– C’est vous Murphy ?

Dans la ville de Détroit, la police perd peu à peu la guerre contre la pègre.

Aussi, la compagnie OCP a décidé de fabriquer un combattant robotisé. Ce sera le ED-209[[2,15 m pour 136 kg, filmé en contre-plongée pour le faire apparaître plus immense qu’il ne l’est. Ce robot, incarnation du hi-tech se révélera également… incapable de descendre les escaliers]], le projet de Dick Jones. Lors d’une séance de démonstration, il affirme sa parfaite capacité létale en abattant accidentellement un jeune cadre dynamique de l’entreprise. Bon, il semble que la robotisation totale ne soit pas une bonne idée. Le projet ED-209 est donc écarté malgré les protestations du responsable Dick Jones (Ronny Cox) : « J’avais une vente garantie d’ED-209 à l’armée. Qu’est-ce que ça peut faire qu’il marche ou pas ! ».

Certes, l’OCP a déjà vendu des appareils qui ne fonctionnaient pas, mais les relations publiques exigent que cela marche. Aussi le projet cyborg est avancé. Il suffit de greffer des organes mécaniques à ce qui restera d’un policier expérimenté. Les futurs cobayes ont été affectés aux secteurs les plus dangereux.

C’est ainsi que l’officier Alex Murphy (Peter Weller) se retrouve impliqué dans une fusillade. Officiellement mort, il est en partie reconstitué sous la forme d’un combattant robotisé[[Plus mécanique qu’humain, le costume porté par Peter Weller a été conçu par Rob Bottin, inspiré par le robot de Métropolis (1927). Un coach spécialisé dans le mime a aidé Peter Weller à mettre au point ses mouvements, notamment pour tourner la tête et le corps séparément.]].

Unissant action et science-fiction, ce film spectaculaire bénéficie de la marque de Paul Verhoeven.

Le réalisateur hollandais n’hésite pas à montrer une violence extrême. Mais elle a un but. Ainsi, lors de la mise à mort d’Alex Murphy, il a voulu « montrer une crucifixion, comme si Satan tuait Jésus ».

Le cinéma de Verhoeven contient beaucoup d’événements et d’images relevant de la mythologie chrétienne. Ici, Murphy est tué par des voyous, puis ressuscite sous les traits de Robocop, traversant les flammes de l’enfer.

Verhoeven a fait de Robocop un Christ américain, l’arme au poing. Crucifié puis ressuscité, il préfère tuer plutôt qu’interpeller. L’idée du Christ exterminateur apparaît où on voit Robocop marchant sur un sol inondé, comme s’il marchait sur l’eau.