Ciné + Frisson – Cold skin

Comme toutes les bêtes de l’enfer, elles craignent la lumière divine ou humaine.

Septembre 1913. Un navire accoste sur un îlot rocheux au cœur de l’Océan Atlantique sud. Il emmène Friend (David Oakes) le remplaçant du météorologue. Mais celui qu’il devait relever a disparu. Selon Gruner (Ray Stevenson) le gardien du phare, le seul autre être humain résidant sur l’île, le météorologue serait décédé du typhus.

Friend se prépare à un exil volontaire de douze mois qu’il occupera à faire des relevés météorologiques et à la lecture. Mais après le départ du navire la nuit se révèle peuplée de créatures hostiles. Se barricadant tant bien que mal Friend repousse un premier assaut. Pour survivre au deuxième il déclenche involontairement l’incendie de son habitation. L’une des deux demeures de l’îlot n’est plus utilisable. Son seul refuge possible est le phare. Il demande l’asile à Gruner. Celui-ci est prêt à l’accueillir dans son domaine. Mais Friend a-t-il les moyens de payer son entrée ? De quel calibre sont les munitions dont il dispose ?

Les créatures humanoïdes à la peau semblable à celle d’un dauphin attaquent à la nuit tombée. Régulièrement les deux hommes les affrontent et les repoussent. Or Friend découvre que Gruner retient prisonnier une de ces créatures (Aura Garrido).

L’adaptation du roman Albert Sánchez Piñol [[La Peau froide (La pell freda) (2002), Editions Actes Sud, collection Babel (avril 2007)]] va à l’essentiel. Le background des deux protagonistes humains est pratiquement inexistant. D’ailleurs le contexte historique a été modifié. Le roman débutait en 1922, avec l’un des protagonistes vétéran de la lutte pour l’indépendance de l’Irlande. Ici le grand conflit mondial n’a pas encore débuté. Mais sur l’île deux camps s’affrontent et ceci pour une raison inconnue. En effet, il leur est impossible de communiquer.

À l’ambiance « Lovecraftienne » s’ajoute une opposition entre deux personnalités : celle de Friend qui songe avant tout à sa survie et celle de Gruner qui est motivé surtout par des pulsions homicides (et qui ne concerne pas seulement les créatures).