Ciné+ Classic – Le Tigre du Bengale/Le Tombeau hindou


– Le tigre rode. C’est son heure.

Venu en Inde pour travailler sur le palais du maharadjah Chandra (Walther Reyer), l’architecte Henri Mercier (Paul Hubschmid) sauve la danseuse Seetha (Debra Paget) d’un tigre. Entre la fille de l’Inde et l’Européen naît un amour partagé. Mais, également épris de Seetha, le maharadjah la séquestre dans son palais pour la forcer à l’épouser.

Les deux amoureux s’enfuient poursuivis par les hommes du maharadjah. Pendant ce temps, celui-ci accueille un autre architecte le beau-frère de Mercier afin qu’il construise un mausolée, non pas pour sa femme décédée récemment, mais pour Seetha qui doit y être emmurée vivante.

Basé sur le roman de Thea von Harbou, épouse de Fritz Lang et auteur du roman Metropolis, ce diptyque unit aventure et exotisme. Culturellement, il est irréaliste. En effet, un maharadjah ne peut envisager d’ép;ouser Seetha. Cette métisse d’un Irlandais fait partie de la caste des Intouchables.

Le métissage de Seetha est également une façon de contourner le code Hays en vigueur à Hollywood. À l’époque, il interdisait de représenter à l’écran les relations amoureuses avec des acteurs de race différente. En prime, le rôle de l’Indienne fut confié à l’Américaine Debra Paget.

La beauté plastique de l’héroïne contraste avec la fascination pour la mort du maharadjah et la présence des lépreux. Ces aspects morbides joint à d’autres aspects sombres comme la soif de pouvoir ou le fanatisme religieux rappellent que Fritz Lang est également le réalisateur de M. le Maudit et des films sur le docteur Mabuse.

L’amour d’Harald et de Seetha sert de catalyseur au déclenchement d’un complot, à l’émergence des passions sombres et au déclenchement de la violence. Scène symbolique, la danse de Seetah face à un cobra illustre le lien entre l’éros et le thanatos.

Le tigre du Bengale est suivi à 22H25 par Le Tombeau hindou 22h25.