Blanche-Neige et le chasseur – Avis +

Présentation Officielle

Dans des temps immémoriaux où la magie, les fées et les nains étaient monnaie courante, naquit un jour l’unique enfant d’un bon roi et de son épouse chérie : une fille aux lèvres rouge sang, à la chevelure noire comme l’ébène et à la peau blanche comme neige. Et voilà précisément où l’histoire que vous croyiez connaître prend fin et où la nouvelle adaptation épique et envoûtante de ce célèbre conte des frères Grimm débute.

Notre héroïne, dont la beauté vient entacher la suprématie de l’orgueilleuse Reine Ravenna et déclencher son courroux, n’a plus rien d’une damoiselle en détresse, et la cruelle marâtre en quête de jeunesse éternelle ignore que sa seule et unique rivale a été formée à l’art de la guerre par le chasseur qu’elle avait elle-même envoyé pour la capturer. Alliant leurs forces, Blanche-Neige et le chasseur vont fomenter une rébellion et lever une armée pour reconquérir le royaume de Tabor et libérer son peuple du joug de l’impitoyable Ravenna.

Avis de Valérie

On peut tout à fait imaginer (ou affirmer) qu’un conte de fées est un fait divers que le temps a altéré. Il suffit de changer ce qu’il a de banal en le transformant en mythe, sans oublier de magnifier les sentiments des protagonistes pour qu’ils deviennent universels.

Au contraire de ce processus, ici tout est fait pour transformer les fables narrées par les frères Grimm en action pouvant se dérouler au Moyen-âge… pour peu que JRR Tolkien n’ait, en fait, rien inventé, mais qu’il se soit basé pour son oeuvre sur des faits prouvés.

Effectivement, on retrouve beaucoup de l’imaginaire créé pour le Seigneur des Anneaux avec notamment des nains plus vrais que ceux de Peter Jackson, une magnifique forêt des faes et/ou comté des Hobbits, des pixies, trolls et autres créatures féeriques. On peut aussi trouver des références à Narnia de CS Lewis (le cerf blanc), ainsi qu’à la légende de Jeanne d’Arc ; le tout étant intégré avec beaucoup homogénéité.

La « méchante reine », elle, tient beaucoup du mythe de Erzsébet Bathory que la Française Julie Delpy a si bien su dépeindre dans son long métrage La Comtesse. Elle absorbe la jeunesse de ses proies pour demeurer éternellement belle.

La prestation de Charlize Theron transcende la pellicule à égalité avec sa beauté envoûtante, hypnotique. Elle transforme son personnage sombre et sans pitié en une femme fragilisée par les abus, victime des hommes, stigmatisée par tout ce qu’elle n’est pas, par la normalité imposée.

Cela n’en fait pas une héroïne mais offre une perspective bien plus profonde et intéressante. Si certains pensaient qu’elle n’était bonne actrice que lorsqu’on cachait sa beauté, voici que le contraire est démontré.

Chris Hemsworth est tout simplement parfait dans son rôle de grosse brute au cœur tendre. Certes son physique impressionnant pouvait suffire, mais il remplit bien son rôle et est suffisamment bon pour faire passer les émotions nécessaires pour le rendre crédible. Que demander de plus ?

Kristen Stewart est toujours très douée même si elle est meilleure dans la souffrance que dans la victoire. Elle a toujours un peu de mal à coller à un personnage flamboyant. Ce n’est pas très gênant ici, mais on sent tout de même la limite de son jeu dans les scènes finales.

Il est difficile de s’attarder sur chacun des Nains, même si on peut dire que les effets spéciaux sont bluffants. Le procédé de Peter Jackson a été perfectionné au point où c’est en reconnaissant les acteurs que l’on se pose des questions. Ni Nick Frost, Ian McShane, Bob Hoskins ou Toby Jones ne sont connus pour leur très petite taille (même si certains ne sont pas très grands)… pourtant ils font des Nains très convaincants.

Ils apportent un vrai imaginaire féerique, peut-être même plus que la forêt enchantée ou les codes connus et repris par le scénario. Ils renvoient également à des légendes millénaires que l’on peut associer à la puissance créatrice de la nature que le Mal (ou la Magie noire) détruit. Ils fixent également le lieu de l’action à la verte Irlande, que ce soit par les paysages, leur habillement ou leurs chansons folkloriques.

Beaucoup de détails sont là pour coller au récit, Blanche-Neige a les ongles sales, le chasseur est cradoque à souhait (d’ailleurs les voir tout propre dans les photos promotionnelles fait un bien fou), le Prince venu à la rescousse de son amie d’enfance tue des « innocents » pour conserver sa couverture… Même si la fin laisse un vide abyssale quant à « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », c’est appréciable de constater que tout a été conçu pour crédibilisé un environnement « vrai ».

Quelques longueurs certes, mais qui ne gêneront pas le spectateur qui est captivé par cette réécriture futée et bien tournée d’un conte pour enfants… plutôt grand que petit ! Un joli moment de cinéma.

Fiche Technique

Sortie : 13 juin 2012

Durée : 126 minutes

Avec Kristen Stewart, Chris Hemsworth, Charlize Theron, etc.

Genre : fantastique

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs