Black Panther – Avis +

Présentation officielle

Après les événements qui se sont déroulés dans Captain America : Civil War, T’Challa revient chez lui prendre sa place sur le trône du Wakanda, une nation africaine technologiquement très avancée.

Mais lorsqu’un vieil ennemi resurgit, le courage de T’Challa est mis à rude épreuve, aussi bien en tant que souverain qu’en tant que Black Panther. Il se retrouve entraîné dans un conflit qui menace non seulement le destin du Wakanda, mais celui du monde entier…

Avis de Valérie

En préambule, rappelons que faire un tel film à Hollywood, alors qu’on a besoin d’un mouvement #Blacklivesmatter pour tenter d’égaliser les droits des afro-américains par rapport à ceux des caucasiens, tient de la gageure. De plus, inclus dans l’univers Marvel, le film devait à la fois magnifier les racines noires du héros sans s’exclure les fans historiques (relativement plus clairs de peau) choses pouvant sembler impossible.

Et bien, pour ses considérations, comme pour des vues purement cinématographiques Black Panther est une très bonne surprise, un divertissement haut de gamme qui se permet de délivrer des messages transcendant le sujet. Un vrai régal. Un peu comme Doctor Strange l’avait fait, il installe un environnement satellite permettant à son héros de s’inclure aux Avengers.

A la mort de son père, T’Challa reprend le trône du Wakanda, un état africain qui bénéficie en secret d’un minerai extraterrestre incroyable, le vibranium. Ses qualités uniques ont permis un développement technique extraordinaire au point où les Wakandais ont dû se protéger du monde à l’aide d’un bouclier occulteur. Le monde les prend pour des éleveurs pauvres et sans ressources.

Ulysse Klaue, un Anglais, s’allie avec Erik Killmonger un jeune Américain, pour voler du vibranium caché dans une arme ancienne hébergée . Seul blanc a avoir vu le Wakanda et a s’en sortir, il possède une prothèse qu’il a boosté avec la technologie wakandaise. Il est dangereux, mais pas autant que son jeune associé qui cache visiblement un lourd passé.

Le scénario permet à cette nouvelle mythologie de s’installer posément, faisant le lien avec le monde des super-héros tel qu’on le connaît. Vraiment à part, il possède pourtant cet esprit Marvel qui permet aux bons sentiments à l’américaine de s’associer avec une conscience ici très orientée droits civiques.

Outre des décors et des costumes sublimes, les personnages sont réellement bien élaborés et sont tous attachants, même les méchants. C’est plutôt rare, mais les acteurs choisis sont au diapason du public. Comme souvent, dans ces cas là, Chadwick Boseman doit finalement se contenter d’un rôle plutôt neutre afin de laisser les caractères des autres exploser et rayonner.

Andy Serkis est méconnaissable et joue un méchant totalement jouissif. On en vient à regretter qu’il ne soit pas plus présent à l’écran. À ses côtés, l’autre méchant, Michael B. Jordan, vole totalement la lumière (en plus du vibranium). Il arrive à donner corps à un rôle totalement binaire, à rendre humain un être sociopathique et violent, et à faire passer des idées intéressantes derrière un rôle sans réelles perspectives.

Le reste du casting est pratiquement réservé à des femmes. C’est sûrement le film le plus positivement féministe qui existe actuellement. Chacune des femmes a un rôle qu’un homme pouvait tenir et qu’elles transforment à leur image. On rit avec Shuri (Letitia Wright), la facétieuse et délicieuse petite soeur surdouée de T’Challa.

On est épaté par la puissance, l’assurance de Okoye (Danai Gurira), générale des armées, comme de ses femmes qui sont particulièrement puissantes et combatives. Et on est sous le charme de la beauté, certes, mais aussi de la détermination de Nakia (Lupita Nyong’o), war dog qui oeuvre comme espionne pour sauver des femmes et des hommes des milices qui pourrissent les états africains.

En un mot, comme en cent, c’est une réussite, même si tout n’est pas parfaitement parfait : c’est un régal de cinéma, une excellente incursion « exotique » pour un Marvel et un film qui ouvre des perspectives inédites pour certaines minorités. Chapeau bas au réalisateur Ryan Coogler qui a réussi ce tour de force !

Fiche Technique

Sortie : 14 février 2018

Durée :135 minutes

Avec Chadwick Boseman, Michael B. Jordan, Lupita Nyong’o, Letitia Wright, Martin Freeman

Genre : action