Belgrade – Paris : l’itinéraire d’une intégration réussie – Avis +/-


Elle me demande ce que je fais comme études et quel métier j’exercerai plus tard. Ma réponse « je serai professeure de français » la met dans une rage à peine croyable et elle hurle que ce ne sont quand même pas les étrangers qui vont apprendre à ses enfants et petits-enfants leur propre langue.

Paris, 1967. Âgée de 11 ans, Gordana Martinovic arrive de Yougoslavie. Avec sa mère et sa tante, elle s’installe dans la capitale. Gordana ne parlant pas le français, sa famille compte sur la vénérable éducation nationale pour lui enseigner la langue de Molière.

C’est ainsi que Gordana se retrouve à l’école primaire. L’institutrice ne cherche pas à lui apprendre le français, mais lui procure des exercices de mathématiques pour l’occuper. Elle la débaptise également et Gordana Martinovic devient Martine Gordana. Gordana refuse cette transformation et ne répond pas lorsque son nouveau prénom est prononcé.

L’année suivante, elle se retrouve dans une classe bizarre où les élèves, beaucoup plus grands qu’elle, s’expriment le plus souvent en argot. Il apparaît qu’elle se trouve en « classe de transition » où ont été regroupés les élèves en grosse difficulté scolaire. L’institutrice précédente avait indiqué que ‘Martine’ n’était pas capable de répondre à l’appel de son prénom et qu’elle devait quitter au plus vite le système normal…

C’est le début d’un combat pour progresser dans le système scolaire ou plus tard obtenir sa naturalisation malgré les obstacles mesquins qui se dressent régulièrement devant elle.

Ce témoignage d’une immigrée devenue Française et professeure se révèle instructif, même si les seuls obstacles qu’elle a dû subir ont reposé sur des absurdités de comportement de la part de certains.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 82
Éditeur : Baudelaire
Sortie : 1 juin 2021
Prix : 13,50 €