Anne Belinda – Avis +

Présentation officielle

Anne Belinda a disparu, et chaque fois que John Waveney prononce son nom, le silence se fait pesant. Lady Jenifer Marr, la sœur jumelle d’Anne, prétend que cette dernière vit en Espagne. Etonnant, quand on sait que John est persuadé de l’avoir aperçue très récemment dans le jardin de Jenny.

Pourquoi cette dernière lui mentirait-elle ? Et quel secret l’a poussée à tourner le portrait de sa sœur face au mur ? Est-ce le même que celui qui a contraint le vieux Sir Anthony, sur son lit de mort, à déshériter complètement Anne ? John est bien décidé à détruire le mur de silence que toute la famille a érigé autour de sa mystérieuse et fascinante cousine. Mais Anne tient-elle réellement à être retrouvée ?

Avis d’Artémis

La belle couverture, avec cette jeune femme élégante portant une robe de la première moitié du XXe siècle, des perles et un éventail en plumes, attire l’œil. Elle place ainsi délicatement la toile de fond du roman qui se déroule au milieu des années 20 en Angleterre. Ce n’est pas un roman policier à proprement parler, mais une enquête menée par un jeune homme qui ne comprend pas le mystère entretenu autour de la disparition d’une de ses cousines.

Suite au décès des héritiers masculins pendant la guerre, John Maurice Waveney se retrouve héritier du domaine familial et du titre allant avec. N’ayant pas eu de lien avec cette famille avant [[Si vous avez suivi la série Downton Abbey, la situation est assez similaire à celle qui ouvre la première saison, avec le décès de l’héritier de Lord Grantham et l’arrivée de Matthew Crawley, un cousin lointain et quasi inconnu mais désormais premier dans la ligne de succession, tandis que les propres filles du comte ne peuvent hériter.]], il est incertain sur ce qu’il va faire de la demeure : la louer ? s’y installer ? Il commence donc par la visiter. Il tombe sur un portrait de deux jumelles, ses cousines (les filles de Sir Anthony, qui vient de mourir) : Jenifer Anne et Anne Belinda. Or, la réaction de la gardienne face à ses questions innocentes est immédiatement suspecte.

De retour chez le notaire, il essaie de comprendre la situation de la famille du défunt. Or, il semble qu’une des sœurs ait été déshéritée par son père. Personne ne sait où elle est, ni ne veut répondre aux questions de John. Intrigué par cette absence de réponse nette et préoccupé par le fait qu’une jeune femme se retrouve sans ressources et que personne ne semble s’en émouvoir, il décide de pousser plus loin ses investigations. Où est Anne ? Que lui est-il arrivé ? Pourquoi ce flou savamment entretenu, ces dissimulations et ces mensonges ?

Anne Belinda est assez particulier, au sens où la moitié de l’intrigue trouve ses réponses au milieu du roman, une autre partie devient assez claire rapidement, et il ne reste que quelques éléments à révéler à la fin. Pourtant, comme le lecteur a envie de savoir où tout cela va mener les personnages pour lesquels on ressent vite des sentiments (variés d’ailleurs : empathie, exaspération, amusement, etc.), les pages se tournent assez facilement.

Publié pour la première fois en 1927, ce roman possède un charme suranné tout à fait plaisant – même si les personnages n’échappent pas aux stéréotypes de l’époque – et l’autrice sait instiller ce qu’il faut de tension pour maintenir l’intérêt du lecteur.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 312
Éditeur : 10/18
Collection : Grands détectives
Sortie : 4 juillet 2019
Prix : 7,80 €