Action – The White Tiger

– Il prie son propre dieu : le dieu des chars.

Sur le front de l’Est, les forces allemandes reculent peu à peu sous la poussée de l’Armée rouge. Mais, surgissant de nulle part apparaît un char allemand de type Tigre peint en blanc. Il attaque et détruit ses cibles alors que les obus soviétiques ricochent sur son blindage. Puis, il disparaît, laissant les rescapés terrifiés et abasourdis.

Les ingénieurs russes sont perplexes. Pour avoir un blindage capable de résister aux obus antichars le Tigre devrait être d’un poids si élevé qu’il ne pourrait se déplacer qu’à petite vitesse. Or il n’en est rien.

Quelle est la solution? Peut-être de fabriquer un super-char soviétique qui serait capable de l’affronter?

Le chef de char sera le lieutenant Naïdenov. C’est le nom qu’on lui a donné à l’hôpital. Il a été retrouvé brulé à 90 % dans l’épave de son char. Il n’aurait du survivre que quelques heures. Or, non seulement il a survécu, mais ses brulures ont guéri d’elles-mêmes.

Amnésique, il ignore son identité, d’autant que tout son détachement a été anéanti. Il est néanmoins persuadé que le Tigre Blanc est celui qui l’a blessé.

Il a été renvoyé au combat malgré son handicap. Cependant ses supérieurs ont découvert qu’il priait son propre dieu : le dieu des chars.

Il ressent ce qu’éprouvent les chars du champ de bataille, qu’ils soient opérationnels ou détruits. Ils lui ont appris que le Tigre Blanc n’avait pas d’équipage.

Dès la guérison « miraculeuse » de Naïdenov ce film de guerre envisage la possibilité du surnaturel. Cependant lorsque le Tigre Blanc disparaît ayant apparemment coulé dans un marais, avant de réapparaitre bien après, on peut se demander s’il s’agit du même. Il est également possible que le Tigre ait utilisé un schnorchel pour s’échapper. Curieusement aucune de ces deux hypothèses n’est avancée par les militaires soviétiques.

La nature du char expérimental confié à Naïdenov n’est pas précisée. Il pourrait s’agir du prototype du T34/85 (un char T-34 équipé d’un canon de 85 mm). Cependant dans le film il est pourvu d’un équipage de 3 hommes au lieu de 4 pour le T34 (5 pour le T34/85).

Basé sur le roman Tankist, ili belyy tigr d’Ilya Boyashov ce film[[Prix de l’Aigle d’or, meilleur film de fiction et meilleure musique, Moscou, en 2013, Grand prix du Festival et Prix du meilleur scénario du Festival Le Printemps Russe en Tunisie, Tunis/Sousse/Hammamet en 2013]] relate l’irruption du fantastique sur le champ de bataille. De plus l’obsession de Naïdenov pour la destruction du monstre blanc qui l’a blessé rappelle celle du capitaine Achab envers Moby Dick.

Si le scénario souffre parfois d’un manque de cohérence la réalisation se révèle compétente.