A Juliette – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Quand ma fille Juliette s’est suicidée, j’ai été dévastée, anéantie. Pourquoi une jeune fille de quatorze ans décide-t-elle de mettre fin à ses jours ? Je me suis sentie totalement coupable, je n’avais pas su protéger ma fille. Comment survivre à la mort de son enfant ? »

Par cette lettre ouverte à sa fille, l’auteur exprime comment elle a apprivoisé l’absence, le silence, la souffrance ainsi que le sentiment d’impuissance éprouvés suite à sa disparition. Comment elle a découvert en elle une force inconnue mais surtout a appris à se reconnecter à des émotions enfouies, à la confiance en soi et à la bienveillance.

« Même si la tempête s’est calmée, si les vagues de fond sont de plus en plus éloignées, je sais que le chemin n’est pas fini, il faut énormément de temps pour faire le deuil de son enfant. Il faut accepter notre impermanence. »

Avis d’Emmanuelle

Des parents aimants, des enfants précoces nés dans un milieu aisé, suivis régulièrement par un psychologue dès qu’un problème se présente dans la vie personnelle… Alors pourquoi Juliette s’est-elle jetée sous un train après une énième dispute avec son copain ? Fabienne Le Clauze, page après page, retrace le chemin qu’elle a dû d’abord escalader, puis explorer pour remonter à la surface, un bout de coeur en moins.

Elle a sombré dans le noir ce deux février. En la personne de Patrick Poivre d’Arvor, dont la fille Solenn s’est suicidée comme Juliette, elle a trouvé un confident, un guide. C’est lui qui signera la préface de ce témoignage bouleversant, qui anéantira votre stock de mouchoirs.

Oui, il faut avoir le coeur bien accroché pour lire ces quelques pages, tant les détails sont aussi insoutenables que la décision malheureuse de Juliette. La mère se sent seule face à son chagrin, incapable de conjuguer avec le reste de sa vie la perte de sa petite fille, incapable d’envisager la façon dont son entourage essaye de surmonter l’épreuve.

A Juliette est le témoignage d’incompréhension puis d’amour de Fabienne Le Clauze pour sa fille, c’est à elle qu’elle s’adresse directement en utilisant la deuxième personne du singulier. Et pourtant, le lecteur ne se sent pas de trop, ni voyeur. Peut-être ce livre aidera-t-il d’autres parents qui malheureusement subissent une telle perte… mais c’est en le lisant que l’on comprend tout le chemin traversé, ce besoin de coucher sur papier ce que l’on ne peut exprimer à haute voix, ce travail de laisser une trace à tout prix.

L’écriture n’est pas clinique, mais ne tombe pas pour autant dans la dérive si larmoyante du pathos. L’auteur nous laisse sans plus de larmes à verser, juste hébétés. La douleur est telle qu’elle doit être partagée pour pouvoir être supportée.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 236
Éditeur : Flammarion
Sortie : 2 mai 2018
Prix : 18 €