Culture Etat d’urgence – Avis +

Présentation de l’éditeur

Dans les années trente, en pleine dépression, l’Amérique de Roosevelt invente le New Deal, investit massivement dans la création, et assure ainsi la relance économique en même temps qu’une domination culturelle dont le Vieux Monde fait toujours les frais.

Sur fond de crise et de révolution numérique, la France peut-elle encore, tête de pont d’une Europe bien timide, relever le défi, faire le pari de l’investissement et de la croissance et inventer une nouvelle donne culturelle ? Oui, assure Olivier Poivre d’Arvor, dès lors que la culture redevient au cœur d’un projet politique, comme François Mitterrand l’a incarné, un véritable choix de civilisation.

Ce New Deal à la française passe par quelques axes forts: un investissement massif dans l’éducation aux arts et à la sensibilité, un pacte entre science, technologie et culture, un soutien accru à la création et une ouverture aux expressions du monde.

Mais aussi par le biais d’une plus grande démocratie culturelle, d’une implication retrouvée des citoyens dans l’appropriation de leur fabuleux patrimoine et d’une gouvernance pleinement assurée par les territoires.

Une certitude ressort de cet essai engagé : avec 1% de la population mondiale, une globalisation à grande vitesse et le spectre de la crise qui s’abat sur elle, la France ne se distingue désormais plus que par sa culture, sa langue, sa capacité à mener la guerre douce de l’influence, le soft power.

Réveillez-vous les politiques ! A trop tarder et à préférer l’héritage des anciens à l’audace des nouvelles générations, notre pays est menacé, à très court terme, de perdre son avantage. L’état d’urgence est proclamé.

Olivier Poivre d’Arvor, philosophe de formation, écrivain et diplomate, a été, dix années durant, responsable de la politique culturelle extérieure du Quai d’Orsay. Il est aujourd’hui directeur de France Culture.

Avis de Claire

Sans complaisance, Olivier Poivre d’Arvor taille un costard à ceux qui prédisaient la mort de la culture en 2007, mais n’hésite pas à montrer du doigt les mauvais esprits qui « jettent aux orties La Princesse de Clèves » ou qui confondent le titre d’un auteur classique avec un magasin de vêtements… Sauver la France par la culture, pourquoi pas ?

Ce livre propose un constat de la culture française, qui, malgré un budget en baisse, ne se porte pas si mal de part le monde… Riche de son histoire, elle véhicule aujourd’hui tout un panel de noms qui la représentent.

Et nombreux sont ceux qui se réclament de la culture française, à sa longue liste d’amoureux de la France, comme le marocain Tahar Ben Jelloun, l’auteur aurait pu ajouter l’algérien Yasmina Khadra, Grand prix de Littérature Henri Gal en 2011.

Olivier Poivre d’Arvor ne se contente pas de tacler les travers des politiques, il apporte des solutions, une sorte de french New Deal, la culture n’est-elle pas le domaine d’excellence de la France ?

Doper le budget de la culture, décentraliser, valoriser les divers acteurs qui la composent, mieux utiliser les nouvelles technologies… Autant de moyens concrets qui pourraient sauver la culture française à long terme…

L’auteur sera présent, le jeudi 12 janvier à 19h30, au Centre national du livre, Hôtel d’Avejan au 53, rue de Verneuil, Paris VIIe. Entrée libre dans la limite des places disponibles, réservation conseillée à cette adresse rsvp@centrenationaldulivre.fr

Fiche technique

Format : broché
Pages : 146
Editeur : Tchou
Sortie : 26 janvier 2012
Prix : 9,95 €