Nous avons eu la chance d’être invités la semaine dernière pour assister au vernissage de l’exposition Débordements du franco-argentin Pablo Reinoso, au prestigieux château de Chambord. C’est accompagnés de l’artiste lui-même (très sympathique et visiblement très heureux d’être là), que nous avons pu déambuler dans cette exposition, à la fois dans le château et dans les jardins.
Débordements se présente comme une correspondance entre l’artiste et cet incroyable monument de cinq siècles. Pour des yeux pas forcément formés à l’art contemporain, elle se fond pourtant admirablement dans le décor, s’appropriant à la fois les codes et les contraintes du lieu. Le vivant est leur thématique commune, car qui y-a-t-il de plus vivant finalement qu’un édifice et un jardin qui ont résisté à cinq siècles ? De même, Pablo Reinoso travaille sur des matières organiques, issues de la terre, comme le bois ou encore le charbon, ou plus surprenant encore, l’air.
Ainsi, il insuffle symboliquement une nouvelle vie au château, notamment en son centre même, le fameux escalier à double révolution imaginé par Léonard de Vinci. Dans les extérieurs, les visiteurs peuvent s’approprier ses oeuvres gratuitement, notamment ses célèbres « bancs spaghetti », le jardin compte par moins de 400 000 visiteurs par saison, autant de spectateurs potentiels pour l’art contemporain. Sur les murs du château, actuellement, d’importants travaux de rénovation nécessitent des bâches de protection. Qu’à cela ne tienne, Pablo Reinoso les intègre au décor, et dans un subtil effet visuel, les ramène vers sa thématique de dialogue avec la nature.
Pari réussi donc pour cette collaboration aussi fructueuse que passionnante à découvrir depuis le 1er mai et jusqu’au 4 septembre au château de Chambord.
Claire