La Fille du froid – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Katherine Carlyle naît à la fin des années 1980 grâce à une fécondation in vitro. L’embryon a été congelé durant huit ans, avant d’être implanté dans le ventre de sa mère. Katherine grandit dans une famille aisée et aimante. Pourtant, les réminiscences de ces huit années restent profondément ancrées en elle. Lorsque sa mère meurt d’un cancer, Katherine a dix-neuf ans et se retrouve isolée avec un père de plus en plus distant.

Fantasque et libre d’esprit, elle semble toutefois mener une vie légère et séduisante. Pourtant, quelques semaines avant d’entrer à l’université d’Oxford, Katherine disparaît sans un mot. Elle se lance alors dans un étrange voyage au bout du monde, se dirigeant toujours plus vers le froid. Katherine compte ainsi mettre à l’épreuve l’amour paternel, faire le deuil de sa mère et s’émanciper enfin. Ce roman profond et émouvant offre une variation fascinante du mythe des origines.

Avis de Claire

Katherine Carlyle est ce que l’on appelle « un bébé éprouvette ». Ses parents ont eu du mal à concevoir et ont fait appel à la science pour avoir un enfant. Mais, fait étrange, cette grossesse n’a finalement pas l’air d’avoir été tant désirée, puisque 8 ans se sont écoulés entre la manipulation en laboratoire, qui a donné naissance à un embryon, et la naissance effective de Katherine…

Comme elle le constate à un moment, elle est née deux fois, persuadée qu’elle souffre de réminiscences de cette période mystérieuse où elle n’était qu’un amas de cellules humaines cryogénisées… La mort de sa mère la fait basculer dans un dédale d’interrogations et de questionnements sans fin, auxquels son père, cet être si supérieur et si lointain, ne peut visiblement pas répondre.

Sa quête, qui a des allures de cause désespérée la mène toujours plus loin, dans une logique qui lui est propre, vers le nord, vers le froid. Elle ne cherche pas, comme beaucoup, à retrouver les sensations apaisantes du ventre de sa mère, mais la froideur d’une cuve en métal emplie de fumée blanche…

Troublant, déstabilisant, voire inquiétant, ce roman de Rupert Thomson s’interroge par la voix d’une jeune fille sur l’impact de la procréation médicalement assistée. On a peu de recul face à cette avancée médicale qui a révolutionné le 20e siècle. Certes, il pose des questions existentielles, mais la quête, parfois très étrange, à l’issue incertaine, et illogique de la jeune fille a du mal à nous la rendre sympathique. On peine à la suivre dans ses errements. Dommage…

Fiche technique

Format : broché
Pages : 371
Éditeur : Denoël
Collection : Denoël & d’ailleurs
Sortie : 10 mars 2016
Prix : 22,50 €