Bad Boy Bubby – Avis +

Présentation officielle

Séquestré depuis sa naissance par sa mère, Bubby ignore tout du monde extérieur qu’il croit empoisonné. L’arrivée de son père, dont il était tenu éloigné, va bouleverser sa vie. Le jour de ses 35 ans, Bubby va enfin sortir. Il découvre un monde à la fois étrange, terrible et merveilleux où il y a des gens, de la pizza, de la musique et des arbres…

Avis Marielle

Bubby est terrorisé par l’idée qu’il a du monde extérieur, dont sa mère le protège – du moins le croit-il – alors qu’elle l’asphyxie par son autorité, sa perversion, la terreur qu’elle lui inflige.

La première partie du film est à la limite du soutenable, avec une atmosphère glauque quasi palpable, malgré quelques situations comiques.
Puis au fur et à mesure de la découverte du monde extérieur par Bubby, l’air devient plus léger, joyeux et drôle même, en dépit des catastrophes qu’il est amené à traverser et à provoquer. Le réalisateur joue beaucoup sur le décalage entre la folie de Bubby, ses actes terrifiants et son innocence, mais contrairement au Lennie de Steinbeck, Bubby connait la grâce, même si – loin de là – elle n’est pas reconnue comme divine.

Rolf de Heer, grand athée devant l’Eternel, s’en prend au ciel tout le long du film, insultant un Dieu auquel il dit ne pas croire, mais un tel acharnement envers un être qui n’existe pas peut sembler suspect.

Le tournage de ce film est remarquable sur plusieurs points. Tout d’abord, 32 directeurs de la photographie différents se sont succédé. Selon le réalisateur, il a fait ce choix pour avoir un œil neuf sur chaque nouveau lieu de tournage. Le 2e fait original est la manière dont le son a été enregistré. Pour donner au spectateur le point de vue sonore de Bubby, Nicholas Hope portait un microphone binaural de chaque côté de sa tête, donnant ainsi une bande son très originale.

La version de Bad Boy Bubby actuellement projetée est une version complètement restaurée, avec un son remastérisé, sous la direction du réalisateur.

La mise en scène est très intéressante, bien rythmée, les acteurs sont excellents avec une mention particulière pour Nicholas Hope qui est hallucinant dans le rôle de Bubby, et aussi les personnes handicapées avec qui Rolf de Heer a fait un travail remarquable.

Ce film est complètement décalé, dégoûtant, déroutant, choquant, émouvant, triste et joyeux, noir et lumineux.

Grand prix spécial du jury lors de la Mostra de Venise 1993

Fiche technique

Sortie : 11 novembre 2015

Durée : 114 minutes

Avec : Nicholas Hope, Claire Benito, Ralph Cotterill, Carmel Johnson

Genre : comédie dramatique

Interdiction : – de 12 ans