Debout payé – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Debout-payé est le roman d’Ossiri, étudiant ivoirien devenu vigile après avoir atterri sans papiers à Paris en 1990. C’est un chant en l’honneur d’une famille, d’une mère et de la communauté africaine avec ses travers, ses souffrances et ses différences.

C’est l’histoire politique d’un immigré et de son regard sur notre pays, à travers l’évolution du métier de vigile, de la Françafrique jusqu’à l’après 11-Septembre. C’est enfin le recueil des choses vues et entendues par l’auteur lorsqu’il travaillait au Camaïeu de Bastille et au Sephora des Champs-Élysées.

Une satire à la fibre sociale et au regard aigu sur les dérives du monde marchand contemporain.

Avis d’Emilie

On dit qu’il ne faut pas juger un livre à la couverture. On va dire que celui-ci est une exception. Derrière une illustration que seul l’anglicisme WTF ? pourra expliquer se cache une roman tout aussi WTF. On comprend bien sûr la métaphore de ce corps tordu, mais on a du mal à voir le rapport avec le livre. Passons ce détail, ce n’est ni le premier ni le dernier livre à avoir une couverture hors-sujet.

Malheureusement, le contenu n’est pas franchement à la hauteur non plus. Si l’initiative de raconter et mettre en valeur le vécu des vigiles est louable, elle aurait certainement pu être mieux développée, ou abordée de façon moins décousue.

Le livre commence comme un reportage, ou un témoignage. S’ensuit une traversée de Paris, digression complète et assez longue qui n’a pas ou peu de rapport avec l’introduction. Enfin, entrent en scène deux personnages sortis d’on ne sait où, Kass et Ossiri, qui errent dans les rues ou voler les passants et violer les promeneuses serait aisé. Mais ils ne le font pas.

Après tout ça, Ossiri devient vigile et témoigne de ce qu’il voit et entend. Là où ça pourrait devenir intéressant, le texte devient un vrai fouillis de clients. Magasin par magasin, le vigile raconte, comme sur une liste, le profil type des clients. Par exemple, Séphora attire une population arabe, tandis qu’à Camaïeu on ne voit que peu de noires.

Tout le livre est axé sur l’origine ethnique des clients. C’est assez pénible. Le récit ne fait en aucun cas preuve de racisme, il explique juste ce qui a été vu, mais il y a sans doute d’autres choses à montrer du métier de vigile, sans compter la galerie de clichés. L’aspect mi-témoignage mi-roman est désagréable également : on ne sait jamais à quoi s’en tenir. Ce qui est raconté est vrai ou pas ?

En conclusion, si on salue l’initiative de mettre en valeur des personnes souvent invisibles aux yeux du grand public, le style d’écriture et la forme narrative ne parviennent pas à captiver le lecteur.

Fiche technique

Format : poche

Pages : 216

Éditeur : Le livre de poche

Collection : Littérature et documents

Sortie : 28 octobre 2015

Prix : 6,60 €