Présentation de l’éditeur
Dans un paysage éditorial peuplé de sommes historiques et de témoignages personnels, dans une commémoration à la fois prévisible et imprévisible, ce livre, court mais complet, offre éclairages et réponses aux questions qui se posent un siècle après les faits.
Peut-on qualifier de génocide un événement antérieur à la création du mot ? Peut-on le comparer à la Shoah ? Faut-il pénaliser sa négation ? Les politiques ont-ils le droit de se prononcer sur ces questions ? Quel sens y a-t-il à le reconnaître cent ans après la perpétration des faits ? Pourquoi les gouvernements turcs successifs persistent-ils à le refuser ? Et quelle est la position de la société turque face à la bataille entre son gouvernement et les Arméniens, devant l’opinion mondiale ? Faudra-t-il attendre encore 100 ans ou y a-t-il aujourd’hui une solution ?
Cet essai se confronte à tous ces débats. Il les rend accessibles et vivants en les replaçant dans deux histoires singulières et passionnelles, celle des Arméniens et celle des Turcs. Il suit les premiers dans le chemin séculaire de leur quête de justice et de réintégration de leur malheur dans la mémoire universelle. Il accompagne les seconds dans le travail difficile mais impressionnant qu ils ont entrepris depuis une décennie pour se réapproprier un passé tragique et coupable.
Il dévoile les surprises, les personnalités, les hasards, les occasions trouvées ou manquées qui ont séparé ces histoires, avant de leur donner une chance de se rencontrer. Il n’esquive aucune difficulté, mais il propose des solutions et la perspective d un avenir partagé, tel qu on peut espérer qu il se dessine à la fin de cette année de commémoration.
Avis de Valérie
En 2015 nous fêtons le triste anniversaire du centenaire du génocide de la population arménienne de l’empire ottoman. Parmi les nombreuses émissions ou publications, celle-ci se démarque principalement par le fait que l’auteur n’est pas un historien même s’il utilise les données et les informations historiques, mais un philosophe.
Il brosse un tableau des prémices, des faits et de leurs conséquences pour les Arméniens, pour la Turquie mais aussi pour les pays alors engagés (témoins qui n’ont rien fait ou rien pu faire). Puis il tire des leçons que le recul du temps permet d’étoffer et surtout de valider.
Ce court livre est vraiment passionnant à découvrir. De par ce recul et cette ouverture d’esprit, il permet une vraie réflexion réussie sur le pourquoi d’un tel massacre renvoyant aux autres exterminations de masses. Au delà des faits, il étudie l’homme.
Le philosophe arrive alors à passer une pommade bienfaisante sur les plaies à vif, que la négation avait rendue purulentes. En reconnaissant, non seulement le génocide, mais également la volonté de plusieurs de le nier, puis honorant la mémoire de ceux, anonymes ou non, qui se sont battus pour la reconnaissance, il produit une résilience que le lecteur peut s’approprier.
Dernière chose, son recul et sa rigueur teintée de beaucoup d’humanité permet de lire aisément cette masse d’informations.
Exemplaire !
Fiche Technique
Format : broché
Pages : 176
Editeur : Albin Michel
Collection : Bibliothèque Idées
Sortie : 1 avril 2015
Prix : 15 €