Un illustre inconnu – Avis +

Présentation officielle

Sébastien Nicolas a toujours rêvé d’être quelqu’un d’autre. Mais il n’a jamais eu d’imagination. Alors il copie. Il observe, suit puis imite les gens qu’il rencontre. Il traverse leurs vies. Mais certains voyages sont sans retour.

Avis de Valérie

Sébastien Nicolas est un homme qui n’existe pas. Ou du moins, il a l’impression d’être si fade, si invisible qu’il comble les instants où il interragit avec sa famille ou ses collègues de travail (il n’a pas d’amis) en copiant des inconnus qu’il croise.

Comme il est perfectionniste, voire obsessionnel, il s’est construit une cache où il échafaude ses personnages à l’aide de perruques, silicones et répétitions intensives pour copier la démarche ou le phrasé.

Puis il rencontre un violoniste qui a dû abandonner sa carrière après un accident le rendant infirme. Son talent comme sa prestance hypnotise Sébastien. Il profite de son métier d’agent immobilier pour pénétrer son intimité et il commence à se subtituer à lui avec un plaisir quasi-charnel.

Jusqu’au jour où tout s’accélère et où il va devoir prendre des décisisions qui vont tout bouleverser !

L’histoire est extrêmement bien charpentée : tout est pensé minutieusement. L’équipe réalisateur-producteur (dont le précédent succès était Le Prénom) a avoué une fascination pour ce genre de pathologie lorsqu’elle est poussée à son extrême.

Mathieu Kassovitz est époustouflant. Pour ce rôle, il doit incarner Sébastien Nicolas, les différents avatars qu’il endosse, mais également celui de cet homme plus vieux, un violoniste virtuose : Henri de Montalte. Il va ensuite jouer Sébastien qui au fur et à mesure du temps rentre dans la peau de de Montalte.

On pourra noter les améliorations physiques et comportementales, montrant que l’imposteur prend de mieux en mieux possession de son mentor.

Ce film inclassable époustoufle le spectateur de par son histoire – si originale – la volonté approfondir aussi loin la psychologie du sujet et l’interprétation de Mathieu Kassovitz, Marie-Josée Croze ainsi que le jeune violoniste Diego Le Martret dont c’est ici le premier film.

Et malgré un sujet difficile qui implique une certaine réflexion, tout spectateur pourra se sentir interpeller par ce sociopathe qui en se cherchant une vie, perdra la sienne pour renaître dans une autre bien plus passionnante à ses yeux car l’histoire se déroule comme un thriller policier.

Du grand art !

Fiche Technique

Sortie : 19 novembre 2014

Durée : 118 minutes

Avec Mathieu Kassovitz, Marie-Josée Croze, Eric Caravaca, etc.

Genre : drame