Contes pour grandir de l’intérieur – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ces 5 histoires pour enfants sont extraites des Contes à guérir, contes à grandir, parus chez Albin Michel en 1993. Légères et profondes à la fois, émouvantes et stimulantes, elles ont, par leur contenu métaphorique, poétique et ludique, le pouvoir de  » parler à l’inconscient  » de celui qui les écoute, de déclencher une véritable alchimie apaisante et réparatrice…

Le hérisson solitaire qui croit que tout le monde lui en veut, la lézarde qui n’arrive pas à rester en place, le petit poisson qui a peur et mord les autres poissons, l’aiglon élevé comme un poulet qui ne sait pas qui il est, la belette rousse qui se pose de vraies questions… Rappel des 3 principes de Jacques Salomé : il faut oser nommer ses sentiments, ses émotions, son vécu, ses désirs ; les maladies sont des  » mal-à-dit « , des langages symboliques ; chacun possède des capacités comme l’émotion, l’imagination, l’intuition, l’inspiration…

Avis d’Emilie

Ces 5 contes, superbement illustrés par Justine Brax avec tendresse et simplicité, permettent aux enfants de s’identifier lors de situations qui ne sont pas évidentes à cerner, à travers des animaux, et des mots simples.

Des jeux de mots poétiques rendent la plume de Jacques Salomé captivante. La situation se désamorce lentement, logiquement, sous les yeux des enfants qui peuvent facilement s’identifier (à partir de 7 ans pour comprendre réellement le sens du texte, mais grâce la beauté et à la sonorité du texte, les plus jeunes l’apprécieront même sans comprendre le second degré).

Dans Le petit hérisson qui ne piquait pas de l’intérieur, le seul talent de ce petit hérisson est de se mettre en boule. Il est donc bien seul au quotidien. Mais un soir, il constate qu’il est doudedan, comme il dit. Il va donc se laisser caresser, et découvrir l’amitié.

Dans Le conte de la petite lézarde qui ne parvenait pas à rester en place, les parents de ladite petite lézarde veulent l’emmener voir un psychiatro-lézard, de peur qu’elle soit atteinte d’une maladie nerveuse. Cela angoisse beaucoup notre héroïne, pleine de doutes. Il suffira d’une explication et d’un câlin de son papa pour la rassurer.

Dans Le conte du petit poisson qui avait une si grosse colère en lui… qu’il aurait u avaler toute la mer, on se heurte à la sévérité des parents. Il est agressif avec les autres poissons de l’école jusqu’au jour où la maîtresse va lui offrir une boîte où ranger sa colère.

Dans Le conte de celui qui se laisse définir et accepte ainsi d’ignorer ses possibles, un aiglon se retrouve à éclore dans un poulailler. Fort des discussions avec ses frères et soeur, il sait qu’il ne peut pas voler. Et pourtant…

Enfin, dans Le conte de la petite belette qui se posait de vraies questions, la belette compare ses inquiétudes avec celles des autres. Et que que les siennes sont plus importantes. Toutefois, grosses déception pour ce dernier compte. Le petit écureuil raconte à la belette qu’il est triste car son papa a eu un accident et que sa maman travaille trop. Réponse de la belette (qui se pose les vraies questions, rappelons le) : c’est pas important, ce qui compte, c’est de savoir si ton papa est vraiment ton papa. Euuh quoi ? Ou comment poser des questions qui ne sont jamais venus à l’esprit de nos enfants mais qui vont bien les travailler ensuite. C’est un conte pour être sûr qu’on doive bien emmener nos enfants chez le psy ?

Même si l’on sent que l’auteur a fait de réels efforts pour ne pas se montrer moralisateur, les théories psychanalystes imprègnent les récits, et de façon assez catégorique. Il y a une bonne et une mauvaise façon de penser. Les enfants ne percevront sans doute pas cette dichotomie, mais cela peut faire grincer des dents les adultes.

Fiche technique

Format : album
Pages : 43
Editeur : Albin Michel jeunesse
Sortie : 3 janvier 2014
Prix : 12 €