Interview de Paul Medigue, pour Amica Travel

I. Amica

Onirik : Pouvez-vous en quelques mots présenter ce qui distingue Amica Travel des autres agences de voyages sur le Vietnam ?

Amica Travel : Amica propose des séjours privatifs avec un chauffeur et un guide francophone, et offre un panel de circuits aux clients. Mais ce qui rend le travail diversifiant, c’est que le client peut établir lui-même son séjour, pour qu’ensuite une conseillère voyage puisse établir un devis détaillé et chiffré à celui-ci. Cela offre donc de multiples combinaisons de voyages. Nous entendons respecter six engagements que sont :

– Des circuits adaptés aux besoins du client
– Flexibilité dans l’orientation que veut donner le touriste à son séjour
– Rapidité et disponibilité avec un service clientèle chargé du suivi de chaque dossier 24h/24
– Une information avant, pendant et après pour qu’il n’y ait pas d’imprévu durant le voyage
– Les services d’une équipe à l’écoute des besoins du client
– Un excellent rapport qualité/prix

Onirik : Comment parvenez-vous à renouveler vos offres et proposer des circuits qui sortent de l’ordinaire dans un marché qui semble saturé ?

Amica Travel : Ceux qui pensent que le marché est saturé sont négatifs ! Amica Travel créé de nouveaux circuits en fonction des attentes et des besoins des clients. Donc en plus de chercher à créer des séjours que d’autres concurrents ne proposent pas, Amica Travel développe aussi sa propre gamme de circuits originaux et totalement inédits.

L’originalité de ces modules est qu’ils peuvent se greffer sur n’importe quel circuit, et permet de découvrir les différentes cultures des ethnies du Vietnam. En 2010, la création du module « 24h de vie authentique » a été la réponse à une demande des voyageurs désireux de visiter le pays hors des sentiers battus.

Ces modules de créations exclusives ont été développés par Amica travel donc ce sont des expériences uniques qui sont proposées aux clients. Ce sont des modules qui peuvent s’ajouter à n’importe quel type de séjour. Le but de ce travail est de garantir aux clients souhaitant s’immerger parmi les locaux de pouvoir le faire. C’est une manière d’apprendre et de découvrir différemment un pays et de pouvoir vivre « à la vietnamienne ».

Le voyageur a la possibilité d’adopter le même mode de vie que les ethnies rencontrées, au sein d’une famille et de s’investir humainement dans les activités comme la pêche, l’agriculture, la cuisine ou bien encore l’artisanat. Les voyageurs recherchent de plus en plus ce type d’expérience ou les valeurs de respect et de partage sont les maîtres mots.

Actuellement (juin 2013), Amica Travel a mis en place 11 modules de 48 heures au maximum permettant de vivre chez l’habitant dans des conditions sommaires et de suivre leur quotidien, que ce soit au Vietnam, mais aussi au Cambodge et au Laos.

Onirik : Comment percevez-vous cette ouverture du Vietnam au tourisme de masse depuis ces 15 dernières années ?

Amica Travel : Il faut mettre en évidence le fait que depuis près de quinze ans, le pays joue un rôle majeur en Asie du Sud-Est, que ce soit au niveau économique ou culturel, le Vietnam a un poids plus important que ses voisins cambodgiens et laotiens sur la scène internationale.

Les grandes réformes entamées en 1986, l’entrée du pays dans l’ASEAN en 1995 permettant une zone de libre-échange a facilité les mouvements de capitaux, de marchandises et des personnes dans la région.

Cela s’est traduit par la création de mesures facilitant l’ouverture des frontières, la mise en place de procédures administratives rapides pour l’obtention des visas et l’afflux massif de capitaux étrangers. Ils ont été les principaux éléments qui ont permis une croissance importante du secteur touristique. En 2012, près de 7 millions de touristes internationaux ont visité le Vietnam.

Il est évident que cela a des conséquences à la fois écologiques et sociales. C’est pour cela qu’il est vraiment important de mettre en place un tourisme qui participe à la préservation de l’environnement mais aussi à maintenir l’héritage des traditions des communautés locales. C’est pour cela qu’Amica Travel veut promouvoir un tourisme solidaire et plus durable.

Onirik : N’y a-t-il pas un risque de dénaturation en amenant les touristes au contact tant de lieux que de populations autochtones jusque là préservés ?

Amica Travel : Nous veillons bien entendu au respect des populations. Nous nous soumettons à un nombre de touristes maximum par site pour ne pas dénaturer les lieux bien évidemment. Les rencontres et les échanges sont au cœur de nos séjours en immersion. Le voyageur apprend les us et coutumes de la communauté visitée, tout en respectant leur façon de vivre.

II. Humanitaire

Onirik : Pouvez-vous définir ce qu’est le tourisme responsable ? Comment oeuvrez-vous en ce sens ?

Amica Travel : Le tourisme responsable se définit comme la démarche personnelle d’un touriste souhaitant mener une réflexion et des actions pour limiter les impacts dus à son voyage. Cela comprend le mode de transport, le respect de la culture et de la communauté locale ainsi que de l’environnement. Nous avons créé le label « Voyage solidaire – Actions concrètes » qui certifie que nos voyage respectent notre charte du voyage solidaire.

Notre parti pris sur le voyage solidaire est relativement simple, il s’articule autour de ces quatre grandes idées :

– Une prise de conscience des répercussions culturelles et environnementales de l’activité touristique.
– Une volonté de faire rayonner les spécificités culturelles de l’Indochine péninsulaire tout en sauvegardant son authenticité.
– Le profond désir de venir en aide au plus défavorisés sans transformer ou pervertir leur environnement.
– La mise en place d’actions concrètes sur des projets visibles et tangibles pour prouver le sérieux et la transparence de nos actions solidaires.
– Nos actions sur le terrain suivent deux modes opératoires, un premier soutien automatique et un second en fonction de la formule de voyage sélectionnée par le voyageur.

Onirik : Amica Travel a une action dans l’humanitaire, pouvez vous nous en dire plus ?

Amica Travel : Pour chaque voyage exclusif vendu, nous dégageons un budget de 100 000 VND (5 USD)  par voyageur. C’est automatique et sans restriction. De ce fait chaque voyage peut être certifié de voyage solidaire. Ainsi, au fil des voyages le budget se consolide et nous pouvons financer des projets concrets auprès des collectivités que nous avons décidé d’aider.

Si l’essentiel des projets mis en place par Amica Travel sont situés en Asie du Sud-Est, c’est parce que tout d’abord, nous sommes spécialisés dans cette partie du monde, mais aussi parce que c’est une des régions les plus touristiques.  Le développement du tourisme a un impact alarmant sur les sites naturels, historiques et sur les populations locales. Notre objectif est donc de limiter le tourisme de masse en proposant une autre alternative : le tourisme solidaire et responsable.

Au cours de l’année 2013, nous avons mis en place pas moins de 5 projets solidaires, dont le dernier est un projet d’éducation dans la région la plus pauvre du Cambodge.

Au cours d’une excursion dans le village de Boping, il s’est avéré que les infrastructures pour permettre aux enfants d’aller à l’école étaient mises en place, mais malheureusement les enfants les plus démunis ne bénéficiaient pas de moyens financier pour avoir une éducation décente.

Pour la plupart d’entre eux c’est un travail agricole qui les attend et ils n’ont pas d’autres possibilités. De plus, la région se heurte à un problème de taille qui est le manque de moyens permettant d’attirer des enseignants.
En concertation avec le Chef du village et du représentant d’Amica Travel au Cambodge, nous avons décidé que le parrainage serait la meilleure option qui s’offrait à eux pour que des enfants aient la chance de poursuivre leurs études.

L’aide qui doit être fournie ne doit se faire que de manière matérielle, aucune dotation financière ne sera reversée à la famille pour ne pas que cet argent puisse servir à autre chose qu’à l’éducation.

Onirik : Comment faire prendre conscience au touriste qu’il doit justement être acteur de son voyage et que cette action passe certainement par ces actions humanitaires ?

Amica Travel : Pour faire prendre conscience au touriste qu’il peut voyager autrement, il faut l’impliquer, le mettre au centre des activités, qu’il soit mis en place des échanges et des rencontres, pour qu’il ne soit pas seulement témoin, mais acteur à part entière.

Amica développe actuellement une nouvelle charte que le client devra signer avant son voyage, dans lequel il s’engage à respecter l’environnement et les populations rencontrées durant son séjour.

Ce type de tourisme se développe lentement au Vietnam, mais c’est réellement la meilleure façon de préserver les communautés locales tout en prenant en considération l’aspect écologique.

Interviewé : Paul Medigue, assistant de production. (photo)

Crédit photo : (c) Amica Travel