Pour ma part, il s’agit du plus beau film du cinéma français, en tout cas c’est un authentique chef d’œuvre ! Le scénario mélange tous les genres, policier, drame, comédie, sentimental, mœurs, mais c’est aussi et surtout un film d’auteur.
Henri-Georges Clouzot réussit à être si ambigu dans sa dénonciation de cette petite ville de province sclérosée, qu’on l’accusa en 1942 de faire de la propagande anti-française pétainiste, puis en 1945, d’avoir travaillé pour les idées de l’Allemagne nazie…
Or, de nos jours, on a surtout l’impression qu’il dénonce l’hypocrisie d’une société en décomposition ! Les comédiens sont admirables avec en tête Ginette Leclerc, Pierre Larquey, Héléna Manson et Pierre Fresnay (un de ses rôles les plus convaincants), mais aussi Micheline Francey et Noël Roquevert.
La mise en scène reste d’une étonnante modernité, les dialogues reflètent un cynisme avoué et sont extrêmement brillants… bien-sur avec des scènes cultes : «Où est l’ombre, où est la lumière ?»