Angel’s rest – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Gabriel Callahan has lost everything that mattered. All he wants is solitude on an isolated mountain estate. Instead, he gets a neighbor. Vibrant, no-nonsense Nic Sullivan is Eternity Springs’ veterinarian, and she has an uncanny plan to lure this talented architect back to the world of the living. First with a dog, next with a renovation project, and, finally, with a night of passion that ends with a surprise.

Now a man still raw from tragedy must face the biggest struggle of his heart. Can he forgive himself and believe in the power of second chances ? Dare he trust in the promise of a future and a brand-new family here in Eternity Springs ?

Avis de Callixta

Une petite ville du Colorado, Eternity Springs, perdue au milieu des montagnes, des âmes en peine qui viennent y trouver refuge, une couverture qui n’est pas sans en rappeler d’autres… Emily March annonce la couleur, elle va marcher sur les pas de Robyn Carr, Susan Wiggs ou Catherine Anderson qu’elle dit aimer beaucoup. Ses livres vont permettre de s’en rendre compte !

Ce roman est donc le premier d’une trilogie qui paraît cette année mais il est évident que l’auteur a prévu d’autres livres autour de la petite ville d’Eternity Springs dans le Colorado. Loin des sentiers battus et des villes à la mode de cet état, elle vivote gentiment autour du tourisme estival, maintenant que son activité première, l’exploitation de mines d’argent, n’existe plus.

Malheureusement, la ville est enclavée, mal desservie et avec peu de services. Cette situation désastreuse pour les finances d’Eternity Springs a attiré Gabriel Callahan, un homme détruit par le chagrin. Réfugié dans la superbe maison d’un ami, il survit à peine après avoir perdu sa femme et son fils dans un accident de voiture. Rongé par les remords et la souffrance, il lutte pour trouver une raison de vivre lorsqu’une rencontre imprévue avec un chien qui le conduit auprès de la vétérinaire locale, Nic Sullivan. Enfant du pays, elle-même panse ses plaies après un divorce douloureux.

Ce couple central va permettre de développer le premier roman mais va ouvrir toutes les pistes très intéressantes de cette série. Nous faisons vite la rencontre de plusieurs habitants de la petite communauté selon un schéma bien connu maintenant dans ce genre de saga-chronique.

Emily March fait un très bon travail autour des amies fidèles de Nic. Il y a Sarah, son amie qui élève sa fille adolescente ; Sage, une femme arrivée plus récemment qui a visiblement des secrets et une autre plus âgée, centrale dans la série, Celeste Blessing. Les rapports entre Nic et ses amies sonnent juste, chacune a ses propres problèmes à régler, les échanges entre elles sont francs et naturels.

Même sans faute dans la relation entre Gabe et Nic. Le héros est particulièrement intéressant puisque sa vie a été brisée deux fois, pour des raisons totalement différentes et si nous entendons surtout parler de son drame le plus récent, nous en savons peu sur son traumatisme antérieur. Il est en effet membre d’une fratrie de quatre dont l’histoire a été racontée dans une trilogie publiée par l’auteur sous un autre pseudonyme, Geralyn Dawson, The Callahan’s Brothers.

Gabe est encore plongé dans le premier stade de son deuil. Il est brisé et absolument pas prêt pour une nouvelle relation. Pourtant, la vie va lui jouer un tour, même si le chemin vers le bonheur sera long pour lui et Nic.

L’analyse de deuil douloureux, mâtiné de remords (puisqu’il se sent responsable de la mort de sa famille) est très bien faite. S’ouvrir aux autres est alors très difficile et pénible pour lui. Il est totalement convaincant dans ses larmes, dans ses doutes mais aussi ses lâchetés. Nic fait bonne figure, face à lui, en jeune femme solide, prête à aimer beaucoup et patienter auprès de lui.

Emily March ajoute, de plus, un excellent fil rouge à son histoire. Lors de travaux dans la grande demeure qui trône dans la bourgade et a appartenu à l’un des fondateurs de la ville, un cadavre en robe de mariée est retrouvé. Cette découverte macabre et mystérieuse, va lancer nos amies sur la piste de l’identité de la victime mais aussi sur l’histoire de ce drame. Ce retour sur le passé ne fait que commencer lors de ce livre et est fort intéressant.

Pourtant, malgré ces énormes qualités, le roman d’Emily March présente quelques caractéristiques bien particulières qui peuvent déplaire. Elle a en effet cédé à cette agaçante tendance américaine qui consiste à voir des anges gardiens et la main de Dieu partout. C’est Celeste Blessing [[si l’on traduit en français, cela donne bénédictions céleste]] qui apporte cette dimension.

Cette vieille dame un peu fantasque qui se dit ancienne institutrice est riche à millions, fournit du travail à la petite ville communauté qui en a bien besoin en transformant la grande demeure d’un des fondateurs en maison de repos pour ceux qui sont en recherche de soins autant pour leur corps que leur âme.

Avec lourdeur, Emily March parsème son livre d’allusions à l’aspect « angélique » de ce personnage. Le nouveau centre s’appellera Angel’s Rest, le logo est un paire d’ailes d’anges… Ajoutons qu’elle a toujours l’air de savoir ce qui est le mieux pour tous comme si elle avait une communication directe avec son Créateur et qu’elle prononce des phrases censées être pleines de sagesse chrétienne.

Nous sommes alors loin du ton prosaïque de Robyn Carr qui fait toujours très attention de se placer plus du côté de l’humain que du divin. Cela place Emily March dans une démarche proche de la romance « inspirationnelle » sans le revendiquer clairement comme tel.

Malgré ce trait est un peu trop marqué, le roman est bon, bien écrit et heureusement, oublie le plus souvent de revenir avec insistance sur le côté religieux. Les deux prochains romans annoncent des sujets intéressants toujours autour de personnages en quête de rédemption et de seconde chance. Nous en offrirons une à l’auteur !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 336
Editeur :Ballantine Books
Sortie : février 2011
Langue : anglais
Prix : 5,61 €