Jack London : Vagabondages entre Terre et Ciel – Avis +

Présentation de l’éditeur

Jack London, 1876-1916, a publié une quarantaine de romans et d’essais sur une période de seize ans, traversant le ciel des lettres à la vitesse d’un météore. Ecrivain lucide, matérialiste, humaniste, il prophétise l’avènement de la société ultralibérale, dès 1908, dans son roman pessimiste, Le Talon de fer.

Mais l’auteur de cet ouvrage s’intéresse à l’autre Jack London, l’écrivain du Vagabond des étoiles – où le personnage principal s’évade vers des vies antérieures pour tromper le temps en prison. London s’attache alors à démontrer la suprématie de l’esprit sur la matière.

A l’âge de quarante ans, alcoolique, alors qu’il est au sommet de la gloire, il absorbe une dose mortelle de morphine. Sa femme prétendra qu’il a succombé à une crise d’urémie ; un ami parlera de suicide. Mais pourquoi ce geste ? « La vie ment pour vivre, la vie est un mensonge perpétuel », lit-on dans Le Cabaret de la dernière chance, roman autobiographique au sein duquel il expose une philosophie proche de celle de Kant ou du bouddhisme.

Ecrivain, historien d’art et conférencier, Richard Khaitzine a publié une trentaine d’essais, relatifs aux religions et aux philosophies.

Avis de lady Clare

Le livre de Richard Khaitzine s’ouvre sur un magnifique portrait de Jack London en 1900. Il n’a alors que 24 ans. Sous un regard mystérieux et mélancolique, le jeune homme semble nous narguer. Éternel pessimiste, comme le souligne d’entrée de jeu l’auteur, sa vie aura la brièveté et l’éclat d’une étoile filante.

Né dans une famille pauvre et enfant naturel, son talent s’impose cependant rapidement, notamment avec L’Appel de la forêt. Sa vie difficile et ses diverses expériences serviront de terreau à son oeuvre littéraire (il laissera une cinquantaine d’ouvrages), on pense tout particulièrement à l’un de ses romans les plus émouvants, Martin Eden.

Il consacrera une bonne partie de son temps aux voyages, le bout du monde comme échappatoire à sa mélancolie et au démon qui le possède de plus en plus, l’alcool. Engagé politiquement, mais néanmoins toujours aussi pessimiste, il est en avance sur son temps, comme l’illustre son roman Le Talon de fer.

Richard Khaitzine retrace donc la vie de l’auteur du Vagabond des étoiles, qui nous apparaît au fil des pages comme une personnalité attachante mais désespérée par la noirceur et la vanité de l’humain.

La question de ses convictions spirituelles est toujours en suspens. L’auteur de cet ouvrage développe ensuite avec beaucoup de détails le thème de la réincarnation, notion qu’il n’est pas évident de comprendre s’il l’on ne s’intéresse pas au moins un peu à la question.

Il est indéniable que Jack London, anticonformiste, avait réfléchi au sens de la vie et était sensible aux différentes philosophies et pensées religieuses. La théorie de Kant sur « La critique de la raison pure » l’avait tout particulièrement touché, c’est flagrant dans son livre Le Cabaret de la dernière chance.

Jack London, cependant, a choisi la fuite dans sa dernière extrémité, le suicide, avec toute « la froideur d’un philosophe grec ». Une série de clichés, ainsi qu’une bibliographie de ses œuvres complètent cet ouvrage. A lire si l’on apprécie l’homme et l’écrivain, pour le plaisir de le découvrir sous un point de vue inattendu.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 154
Editeur : Edite
Sortie : 27 avril 2011