Nos ancêtres les Gaulois et autres fadaises – Avis +

Clovis n’est ni Allemand ni Français, il est Belge.

Le titre perturbe quelque peu nos connaissances durement apprises sur les bancs de l’école et grâce à la lecture des aventures d’Astérix. L’auteur entreprend non pas une réécriture, mais une redéfinition de l’Histoire de France.

Commençant par Vercingétorix (sorte de Jean Moulin chevelu) il passe rapidement aux Francs avec un dénommé Chlodwig (Clovis). Précisons qu’un roi franc n’est pas un roi de France, tandis que les rois de France ne descendent pas des Gaulois mais des Francs. D’autre part Clovis est le premier roi catholique, mais pas le premier roi chrétien.

Vous avez compris ? Ne vous inquiétez pas, après quelques explications d’ordre généalogique et théologique tout s’éclaire. Au passage nous apprendrons l’existence du général Postumus, empereur des Gaules à Cologne.

Suivent quelques souverains ayant imprimé leur nom dans l’Histoire comme Dagobert un des seuls qui ait réussi à remettre le vieux royaume franc à l’endroit. Puis vient Pépin le bref à la grande ambition, qui fait cadeau au Pape des futurs États pontificaux. Ensuite voici le grand Charlemagne (célèbre pour la défaite de Roncevaux et inventeur illettré de l’école) que certains voient comme le fondateur de l’Europe. Mais « Charlemagne lui même se voyait comme un nouveau César. On le voit plus difficilement en futur Jacques Delors. »

Sont également évoquées des figures pittoresques comme :
– Philippe Auguste le premier people
– Saint Louis célèbre pour ses mesures antisémites (imposant la rouelle jaune, ancêtre de l’étoile jaune)
– Philippe Le Bel le noir héros des Rois Maudits
– François Ier « tel est notre bon plaisir »
– Louis XIV « L’Etat c’est moi » (…et sa fistule anale)
– Louis XV « le bien-aimé »
– Louis XVI le serrurier

Ne sont pas négligés les évènements historiques comme :
– la bataille de Bouvines ( « un Waterloo que nous aurions gagné ! »)
– deux siècles de croisade pour des prunes (les Croisés ramenèrent l’abricot de Terre Sainte)
– les guerres de religion avec une notion toute relative de la tolérance (« La Genève du XVI° siècle a plus de parenté avec un état taliban qu’avec le paradis des droits de l’homme »).

L’absence d’intérêt d’Henri III pour la gente féminine donne l’occasion de parler de l’homosexualité au XVIe et XVIIe avec des révélations surprenantes sur certains personnages historiques dont… Non ! Impossible ! Pas lui ! Pas le duc de Buckingham ! Milady, où étiez vous ?
Tout en dénonçant les idées reçues François Reynaert envisage quelque possibilités d’uchronies :
– l’absence de Jeanne d’Arc aurait permis aux Anglais de parler le français et de rouler à droite
– François Ier élu par les princes électeurs aurait constitué le grand Etat de Françallemagne
– au XVIe siècle l’entente entre les Français et les Turcs pour le partage de l’Italie
– la flotte de l’amiral chinois Zheng He atteignant les Amériques et vendant de la poudre à canon aux Aztèques et ceci avant l’arrivée des Conquistadors.

Parfaitement argumentée la spéculation historique rejoint la dénonciation des clichés et autres idées reçues.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 528
Editeur : Fayard
Collection : Histoire
Sortie : octobre 2010
Prix : 22 euros