Lullaby – Avis +

Présentation Officielle

Sam, libraire le jour et musicien la nuit, perd la femme de sa vie, Joséphine, et de fait, le sens de son existence.

Jusqu’à sa rencontre incongrue et quelque peu loufoque avec une jeune femme mystérieuse, Pi, qui devient synonyme de renaissance : pendant que Sam reprend goût à la vie et à la musique, Pi déchiffre la part du mystère qu’elle porte en elle.

Une étrange relation se noue entre eux à travers la porte d’une salle de bains… absurdité et beauté des hasards de la vie à New York…

Avis de Marnie

Très jolie surprise que ce Lullaby for Pi, dont le titre sonne aussi juste que le blues qui berce nos oreilles tout au long du film. Pourtant, que ce thème est éculé… Honnêtement, vous avez l’impression de revoir une énième version avec aussi peu de péripéties d’Un homme et une femme de Claude Lelouch !

Seulement, voilà, nous ne demandons pas à un film d’être à tout prix original, mais au réalisateur de prendre cette millième version de Harry qui rencontrerait Sally, se l’approprier et présenter sa vision en nous faisant croire que c’est une première fois. Justement, Benoît Philippon, dont c’est le premier film, parvient à nous séduire grâce à son enthousiasme, sa passion… et sa vision légèrement décalée de ce que peut être une comédie sentimentale.

Rupert Friend, dont nous avions admiré le talent dans ses rôles de jeune homme immature insupportable (Chéri), ou encore de séducteur lâche et intéressé (Orgueil et préjugés) nous montre ici une facette de jeune premier romantique assez craquante en incarnant ce veuf inconsolable qui attend désespérément un signe de son épouse, sa muse, qu’il a idéalisée, et qui peu à peu retrouve goût à la vie grâce à une autre.

Dans le rôle de la mystérieuse jeune femme surgissant dans son existence, dont les réactions étranges vont intriguer notre héros, la française Clémence Poésy (que l’on peut voir actuellement dans Harry Potter et les reliques de la mort…) joue sur les réactions instinctives, les postures brusques et maladroites de jeune animal qui fait ses premiers pas, une fragilité entre rires et larmes crédible et surtout très attachante. George et Pi, tous deux blessés par la vie, vont chacun tenter de guérir l’autre, ce qui leur donnera la force de surmonter leur propre souffrance.

Benoît Philippon affirme s’être inspiré de l’univers de Capra pour son histoire. Le clin d’oeil est évident, c’est certain, avec l’omniprésence du troisième héros du film, l’excellent Forest Whitaker, un « ange » charismatique, capable en trois mots, une expression, d’insuffler toute une gamme d’émotions qui touchent au coeur le spectateur le plus cynique.

Le quatrième personnage du film… est la musique. Comme Woody Allen a su sublimer New York mieux que personne en rendant sa ville indissociable de Gershwin ou du ragtime, Benoît Philippon ne tente pas une compétition prétentieuse qui ne pourrait que le desservir. Avec l’aide du compositeur et chanteur Charlie Winston, il préfère souligner les états d’âme de ses personnages… le jazz se colore de blues, slam, beat-box, une musique « noire », délibérément ciblée à l’image de la plupart des personnages secondaires. Ceux-ci d’âges et de caractère fort différents, ont tous en commun une présence chaleureuse.

Du blues, une vraie tendresse, un humour décalé, le rêve new-yorkais dans toute sa splendeur et deux héros attendrissants pour une charmante histoire optimiste et intemporelle !

Fiche technique

Sortie : 1er décembre 2010

Avec : Rupert Friend, Clémence Poésy, Forest Whitaker et la participation musicale de Charlie Winston

Genre : comédie romantique

Durée : 102 minutes