La dernière concubine – Avis +

Présentation de l’éditeur

Dans le Japon du XIXe siècle, la vie de Sachi, une jeune paysanne, bascule le jour où une princesse de sang impérial croise sa route. Frappée par son étonnante beauté, elle emmène l’enfant, au palais du shogun à Edo, rejoindre l’univers feutré, raffiné et dangereux du Palais des Femmes, où aucun homme n’est admis en dehors du seigneur des lieux.

D’abord servante de la princesse, elle devient bientôt « l’honorable dame de la chambre attenante « , la dernière concubine du shogun. Mais lorsque la guerre civile et le chaos font irruption dans le palais, Sachi doit prendre la fuite. Favorite devenue guerrière à l’âme de samouraï, elle mènera bien des combats avant de découvrir le secret de ses origines…

Avis d’Enora

La dernière concubine est l’histoire de Sachi, jeune et jolie paysanne, dont la vie bascule à l’automne 1861, lorsqu’elle est remarquée par la princesse Kazu, sœur de l’empereur et épouse du shogun, Tokugawa Iemochi. Emmenée au palais d’Edo, comme servante puis comme « honorable dame de la chambre attenante », elle est offerte comme concubine au jeune shogun sous le nom d’O-Yuri. Mais les ruptures de sa vie font écho aux bouleversements du Japon, la guerre civile fait rage et le nouvel empereur Mutsu-Hito, décidé à faire de son pays une nation avancée et puissante, reprend le pouvoir aux shoguns.

C’est la fin de la famille des Tokugawa qui était à la tête du shogunat depuis le début du XVIIe siècle et qui maintenait le Japon dans l’isolationnisme. Pour Sachi et les femmes de la famille Tokugawa, la vie bien réglée du gynécée s’écroule. Elles doivent fuir pour échapper aux rebelles du sud, aux brigands, aux rônins. Se découvrant une âme guerrière de samouraï, Sachi s’enrichira dans son périple mouvementé, rencontrant l’amour en la personne du farouche Shinzaémon mais aussi une personne qui la conduira aux secrets de ses origines.

Lesley Downer est née d’une mère chinoise et d’un père professeur de chinois mais c’est le Japon qui l’a fascinée depuis son plus jeune âge. Elle y a vécu quinze ans et connaît parfaitement la langue et la culture japonaises. Auteur de nombreux essais historiques, elle est spécialiste notamment du monde des geishas. En étudiant l’ouverture de ce pays vers l’occident et la période de reformes radicales qui a entraîné l’abolition de la féodalité et l’instauration du shintoïsme comme religion d’état, elle apprend que le Shogun avait un harem de 3000 femmes et que juste avant le dernier voyage de Tokugawa Iemochi, son épouse lui avait fait don d’une concubine. Lorsque le palais d’Edo a été remis aux forces impériales en 1868, rien n’est dit sur le sort de ces femmes qui appartenaient pour la plupart à des familles opposantes au nouvel empereur Meiji.

Lesley Downer décide alors pour son premier roman, de donner la parole à ces femmes dont on attendait qu’elle cache leurs émotions sous un calme placide et dont les états d’âme restaient un mystère. Mais après de nombreuses années passées en célibataire auprès des japonaises et des geishas en particulier, Lesley Downer pense avoir une idée précise de comment ces femmes fonctionnaient. Elle affute ses recherches sur la grande bataille d’Ueno Hill, le quotidien des paysans, la princesse Kazu et donne libre cours à son imagination pour remplir les blancs de l’Histoire et retracer la vie de cette dernière concubine.

Le résultat est on ne peut plus convaincant ! Lesley Downer fait revivre de façon tout à fait fascinante une époque et surtout une culture si différente, se servant magistralement de cette période de reformes pour introduire une histoire romantique dans une société qui n’en avait ni le concept ni même le mot.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 536
Editeur : Pocket
Sortie : 1 octobre 2009
Prix : 7,80