3h10 pour Yuma – Avis +

Résumé

La bande de Ben Wade s’attaque aux diligences amenant l’argent des chemins de fer et les payes des constructeurs des voies ferrées pourtant protégées par la fameuse agence Pinkerton. Près de Bisbee (Arizona), l’attaque est particulièrement sanglante et Dan Evans, un rancher pauvre et handicapé, et ses fils, sont témoins et pris à partie par le hors la loi. Alors que les hommes de Ben Wade se sont partagés le butin et s’égaillent en direction du sud, le leader s’autorise une petite pause dans un saloon de Bisbee où grâce à Dan Evans, il est capturé.

Craignant les représailles, l’agent Butterfield de la Pinkerton engage plusieurs hommes dont Dan qui voit ici la possibilité de rembourser des dettes qui le menacent de banqueroute et de retrouver l’estime de sa famille – et de lui-même – en faisant ce que sa décence et son honnêteté lui commandent.

Avis de Valérie

Ce remake d’un classique du western est une réussite à tout point de vue. James Mangold a réussi l’impensable c’est à dire actualiser le genre qui n’avait pas vu beaucoup le jour depuis 40 ans, tout en gardant l’essence de ce qui avait fait du film original un classique. De plus, le réalisateur s’est permis quelques libertés avec la trame et il arrive à transcender cette magnifique histoire d’hommes.

Il est évident que le choix des acteurs est particulièrement futé, Russell Crowe sait mener son jeu au meilleur de ce que le rôle demande mais a aussi ce petit plus qui le rend unique. Christian Bale ne fait pas autant parler de lui, mais est toujours meilleur dans chacun des rôles qu’on lui confie. Ici, il est particulièrement profond et touchant en interprétant ce fermier pauvre qui, pour élever sa famille, doit « baisser les yeux », se taire lors des vexations de l’usurier qui veux lui enlever ses terres, devant son fils aîné qui lui reproche d’être un lâche, devant Ben Wade qui joue de sa décence, de son honnêteté intrinsèque. L’affrontement entre les deux hommes est particulièrement crédible et donne au long métrage sa richesse.

S’ajoute à eux, l’étonnant Ben Foster qu’on avait découvert dans X-Men 3 dans un rôle plutôt falot. Il est ici stupéfiant et c’est la réelle découverte du film. Méconnaissable, il « incarne » littéralement le second de Ben Wade, Charlie Prince, dévoué corps et âme à son boss. Dernier acteur à retenir notre attention, Logan Lerman, n’en finit pas de grandir et de s’améliorer. Meilleur acteur de L’effet papillon, il avait aussi permis au film Le nombre 23 de s’enrichir d’une véritable dimension familiale. Ici, le but du drame qui se joue devant ses yeux est de l’amener à mûrir, à devenir un homme, et cette transformation se fait sous nos yeux.

Élément important, l’ambiance est créée par touches successives amenées par les décors véritablement proches de ceux d’époque où les villes champignons fleurissaient autour de la voie ferrée. Mais aussi dans les décors et les costumes qui sont totalement en phase. Le détail qui change la donne, c’est la saleté des protagonistes qui, tout au long du voyage, s’intensifie, se mélange avec le sang, le sable, la sueur. On est loin du brushing des grands du cinéma d’époque et cela nous permet de nous fondre entièrement dans le scénario.

Ce véritable western du XXIe siècle est tout d’abord un film magnifique en tout point, à voir pour les dizaines de bonnes raisons que l’on peut nommer sans même réfléchir. Véritable tour de force du scénariste, metteur en scène, acteurs, décorateurs, costumiers, c’est du grand et vrai spectacle qui donne le ton au cinéma de demain.

Fiche Technique

Sortie : 26 mars 2008

Avec Russell Crowe, Christian Bale, Peter Fonda, Logan Lerman, Ben Foster, Gretchen Mol, Dallas Roberts, Alan Tudyk, etc.

Genre : western

Durée : 122 minutes

Titre original : 3:10 to Yuma