Arte – Les racines du ciel

En Afrique équatoriale française, Morel, un idéaliste français de Fort Lamy entame une lutte pour sauver de l’extinction les éléphants qu’il considère comme nos dernières « racines du ciel ». Minna, une barmaid amoureuse de lui, et Forsythe, un ancien commandant de l’armée britannique, sont les premiers à se rallier à sa cause.

Ils sont bientôt rejoints par deux professionnels des médias qui réussissent à alerter l’opinion mondiale, les Américains Cy Sedgewick, journaliste TV, et Abe Fields, reporter-photographe. Inversement, Saint Denis, délégué gouvernemental, et Orsini, trafiquant d’ivoire, vont être ses adversaires acharnés tandis que Waitari, chef opportuniste d’un douteux mouvement africain, va essayer de récupérer son action pour servir ses seuls intérêts…

Mardi 1er janvier, Arte nous propose de voir ou de revoir le film de John Huston Les racines du ciel tourné en 1958 d’après le roman éponyme de Romain Gary pour lequel il avait reçu le prix Goncourt deux ans plus tôt (à noter qu’il s’est lui-même chargé du scénario). Autant le livre est un chef-d’œuvre, autant le film pêche par sa lourdeur de bons sentiments plaqués sans âme sur de magnifiques photos. Gary dans sa satire utilisait la symbolique des éléphants pour faire un parallèle avec l’homme : sauver les éléphants c’était se sauver nous-mêmes  » Il faut résister contre cette dégradation de la dernière beauté de la terre et de l’idée que l’homme se fait des lieux qu’il habite.

Est-ce que nous ne sommes plus capables de respecter la nature, la liberté vivante, qui n’a pas de rendement, pas d’utilité, pas d’autre objet que de se laisser entrevoir de temps en temps ? La liberté elle-même est anachronique« . Quand on sait que John Huston était un chasseur notoire et que pendant le tournage il a participé à un safari, on comprend mieux qu’il ait eu du mal à mettre en images l’histoire d’un homme qui se bat pour la protection de la nature. Le cinéaste illustre sans le vouloir ce que Gary fait dire à un de ses personnages : « Personne n’est jamais arrivé à résoudre cette contradiction qu’il y a à vouloir défendre quelque chose d’humain en compagnie des hommes« .

A voir pour les magnifiques prises de vue et le plaisir de retrouver Juliette Greco.