Odessa… Odessa ! – Avis +

Résumé de l’éditeur

Relier la mémoire intime à celle, historique, d’un peuple ; relier une mémoire individuelle à une mémoire mythologique… Il s’agit là d’exil autant que de terre promise. A travers cette édition, c’est le parcours et l’écriture cinématographique d’une jeune cinéaste que nous suivons, tentant de s’approcher du vécu de l’exil et d’une terre promise par le cinéma.

Avis de Valérie

Odessa est une ville ukrainienne au bord de la mer Noire, et par certains côté a un petit côté méditerranéen. Peuplée d’une communauté juive importante (au 19e siècle elle comptait près de 40 % de la population odessite), elle a vu ses membres émigrer massivement aux Etats-Unis, puis en Israël à partir des années 1970 et surtout 90, après la chute du Mur.

La réalisatrice du film nous emmène d’Odessa, à New York, puis en Israël à Ashdod nous montrant un peuple ayant une même essence, partout où il va.

Elle se sert des mouvements de caméra – une sorte de lent et doux balancier qui va de droite à gauche, de gauche à droite, pour insuffler à ses images une sorte d’unité de lieu, mais aussi de nostalgie, maître mot de cette oeuvre.

Chaque Odessite porte avec lui cette part d’orient gaie et tragique, ce tempérament slave et le talent de Michale Boganim est de nous le montrer sans le démontrer.

Si à New York, les Ukrainiens ont reconstruits sur la plage de Brighton une Little Odessa dont le cinéma et la télé s’inspirent régulièrement, à Ashdod,ils sont en quelque sorte rassemblés et identifiés comme Russes malgré l’indépendance de l’Ukraine depuis de nombreuses années. De plus, ils doivent se plier à une religion, des coutumes qu’ils n’ont suivies que de très loin jusqu’alors, mais sont transcendés par le sentiment d’appartenance à une nation unique qui se construit encore.

Odessa… Odessa ! est un film tendre et doux, qui ne parle que d’amour, l’amour de sa terre. Aucun des protagoniste ne peut respirer sans chanter cet attachement. Leur douloureux exil n’existe que pour magnifier la profondeur de leurs sentiments.

C’est un voyage à faire absolument.

Fiche technique

Sortie : 16 octobre 2007
Editeur : Shellac Sud
Bonus : Mémoires incertaines et entretien avec JJ Moscowitz
Durée : 102 minutes
Prix : 20 € (à commander directement sur le site de l’éditeur)