Recul démocratique

Onirik : A-t’on réellement les mêmes risques que ce qui s’est passé aux USA ?

Pierre Muller : On n’a pas forcément la même chose en tête en ce qui concerne les USA.

Tout simplement, si les 3 ou 4 principaux candidats arrivent dans un mouchoir de poche le 22 avril, notre prochain président perdra en légitimité, de la même façon que la réalité de la victoire de Georges W. Bush en 2004 est questionnée. Beaucoup d’Américains ont perdu confiance dans le fonctionnement de leur démocratie.

Moins de 200 000 voix ont bouleversé notre présidentielle en 2002, et plus d’un million d’électeurs voteront avec des ordinateurs cette fois-ci.

O : Peut-on refuser de voter électroniquement ?

P.M. : Il n’y a pas le choix. Ce serait considéré comme une abstention.

O : Peut-on déposer un recours, auprès de qui ?

P.M. : Il est important de déposer des recours avant l’élection, afin d’empêcher la mise en place des ordinateurs dans les bureaux de vote. Contester le résultat après coup ne donnera sans doute rien, au motif qu’il n’y aura qu’une suspicion de fraude.

Tout électeur devant voter avec un ordinateur peut déposer un
référé-liberté.

Le site Betapolitique donne un bon mode d’emploi.

Malheureusement, le motif qu’ils ont choisi (les doubles clés) nous paraît hasardeux, voire contre-productif. Nous étudions un autre
angle d’attaque.

O : Vous avez reçu le prix Voltaire en 2006, cela a-t’il un impact quelconque sur les politiques ? Les médias ?

P.M. : Un petit impact sur les médias. L’essentiel des médias est venu vers nous bien après, quand l’élection est devenue proche, que le Monde a parlé du vote électronique et que notre pétition a pris de l’ampleur (55
000 signatures à ce jour).

O : Qu’en pensent les différents candidats ?

La grande majorité des candidats ou partis se sont exprimés contre
l’utilisation des ordinateurs de vote (cf http://www.ordinateurs-de-vote.org/Prises-de-position.html).

Il reste maintenant aux maires de communes équipées d’avoir la sagesse de suspendre leur utilisation pour les élections de ce printemps.

O: Qu’ajouter pour conclure ?

P.M. : Ne pas oublier notre chanson !

Pour aller plus loin …