Vertèbres – Avis +

Présentation de l’éditeur

1997. Petite station balnéaire des Landes. Jonathan, dix ans, vient d’être kidnappé. On le retrouve une semaine après sur une aire d’autoroute. Sa mère peine à le reconnaître : bien des choses ont changé en lui, la plus déroutante étant l’apparition d’une vertèbre supplémentaire…

Avis de Thérèse

La couverture annonce clairement la couleur, rouge sang, de cette réinterprétation du mythe du loup-garou.

Dès les premières pages, on tombe sur le journal de Sasha, une petite fille de dix ans qui voudrait être un garçon et dont l’ami Jonathan a été kidnappé.
Une semaine après, Jonathan est retrouvé. Obèse au moment de sa disparition, il a perdu la moitié et il ne parle plus. Mais ce n’est que le tout début des transformations qu’il va subir.

D’une écriture rapide, crue, directe, Morgane Caussarieu choisit de nous livrer le récit par les voix alternées de la petite Sasha dans son journal et de Marylou, la mère de Jonathan. Nostalgique des années 90, elle situe l’histoire en 1997, ce qui permet de retrouver avec plaisir le minitel, les Tam-Tam, les Tamagochi, le chocolat Merveilles du Monde et quelques autres souvenirs (ou références à l’ancien monde, pour les plus jeunes !).

Si la suite des événements devient vite à la limite de l’horreur (et en dépasse même parfois les limites), la question se pose assez rapidement de savoir qui est le plus monstrueux, entre le nouveau Jonathan et sa mère. Très proche de son fils qu’elle élève seule car le père s’est tué dans un accident de moto, elle semble obsédée par l’idée de contrôler chaque seconde de la vie de cet enfant qui souffre depuis sa naissance d’innombrables soucis de santé que les médecins ne comprennent pas… Elle est prête à tout pour le garder auprès d’elle, quoi qu’il arrive.

Derrière ce récit, par moment très gore, Morgane Caussarieu aborde la question du rapport au corps. Pour Jonathan évidemment qui subit l’abominable transformation. Mais aussi pour Sasha qui n’accepte pas son corps de fille, elle qui se veut garçon.

On frissonne d’horreur pendant une bonne partie du roman, mais on a aussi des frissons d’empathie pour cette petite Sasha qui dévoile peu à peu dans son journal son mal-être, ses doutes, le malaise de sa situation familiale, ses remords, ses petits arrangements avec la réalité…

Fiche technique

Format : broché
Pages : 17 €
Éditeur ‏ : ‎ Diable Vauvert
Sortie : 7 octobre 2021
Prix : 17 €