Báthory, la comtesse maudite – Avis +

Présentation de l’éditeur

Le destin d’une femme évincée du pouvoir par de fausses accusations
Élisabeth Báthory est plus connue sous le nom de « comtesse sanglante ». Sa légende a circulé par-delà les frontières et les époques.
Entre peur et fascination érotique.

Hongrie, 1611. La comtesse fait face à de terribles accusations.
Elle aurait torturé et tué des centaines de jeunes femmes vierges. Pour s’assurer une éternelle jeunesse !

Et si cette image avait été injustement forgée par l’histoire ?Si elle était le résultat d’un complot qui n’avait eu pour but que de l’écarter de son pouvoir ? Élisabeth Báthory, vampire, tueuse en série ou juste « une sorcière comme les autres » ?

Avis de Valérie

Alors que le mythe du vampire fascine, la grande histoire peut se rappeler d’une femme puissante, qui a réellement existé et a régné sur une partie de la Hongrie, Élisabeth Báthory.
Associée à la disparition de 600 jeunes filles, au point où les hommes ne trouvaient plus à se marier, elle fut jugée et condamnée à être enfermée dans son château, ses complices l’ayant soi-disant dénoncés (après avoir été évidemment torturés).

Femme forte et d’une grande intelligence, il est possible que le pouvoir lui ait fait perdre la réalité de vue. Sa richesse et l’étendue de ses terres ont fait des envieux, qui n’avaient que comme possibilité la discréditer aux yeux de tous, peuple et noblesse.

Ce superbe album reprend les faits connus et les ragots qui ont entaché le portrait de la comtesse. Vrai ou faux, qui sait, mais l’auteur garde la tête froide et n’oublie pas les enjeux de pouvoir, comme les superstitions et fait la part belle au procès. Elle pose un regard critique et moderne sur une époque gangrénée par l’ignorance et les peurs viscérales de ce qui dépasse la compréhension des crédules.

C’est très documenté, suffisamment pour servir de base à des recherches approfondies, et la trame ne glisse pas vers les légendes vampiriques ou orgiaques. L’auteur prend bien en compte les mœurs de l’époque, et ça permet de vraiment bien s’immerger dans l’histoire.

Les dessins sont bien caractérisés, ni très beaux ni sans saveur. On dira que ce n’est pas le plus grand talent de Anne-Perrine Couet, mais elle tient parfaitement son sujet. Les tons rouilles et sépia et leurs déclinaisons donnent une unité, qui par leur uniformité renvoie le lecteur dans le passé, sans écraser le trait de l’artiste.

C’est une réussite, sérieuse et divertissante, de l’évocation de cette féministe avant l’heure !

Fiche technique

Format : album
Pages‏ : ‎146
Éditeur ‏: ‎Steinkis
Sortie: 15 septembre 2022
Prix : 22 €