Ne restons pas au bord du rivage et remisons ensemble aux oubliettes de l’Histoire le jugement tristement célèbre de Richelieu : « Les larmes de nos souverains ont le goût salé de la mer qu’ils ont ignorée »
Officier de la Royale Alain Coldefy a vécu la guerre froide. Témoin de cette époque, il nous renseigne ainsi sur l’état de santé à bord des navires de l’U.R.S.S. En effet, au large de Brest plus de cent marins soviétiques ont été victimes d’accidents ou sont tombés malades la première année des patrouilles de sous-marins nucléaires français lanceurs d’engins partant de Brest (là où ils voulaient absolument se faire soigner !).
Il a assisté aux essais nucléaires dans le Pacifique en faisant le point au sextant. À l’époque le GPS n’existait pas et le seul compas disponible en passerelle était le compas magnétique (indisponible pour cause de panne prolongée et du manque de crédits pour le réparer).
Il a constaté le développement de l’Europe et ses aléas : Tout le monde s’accordait à reconnaître l’exceptionnelle capacité anglaise à prendre le train en marche pour le faire dérailler !
Il a vécu la suppression de la conscription, d’où la suppression d’une centaine de régiments, de plus de la moitié des hôpitaux militaires et la disparition pure et simple de 30 à 50 % des autres moyens classiques – navires, sous-marins et avions de la Marine et de l’Armée de l’Air.
Il était à la tête de la flotte française pendant le conflit du Kosovo (il s’agissait pour Rome d’abaisser les tensions intérieures – par exemple, pas de vols d’avions de combat le week-end à partir des bases italiennes, ou une surveillance relâchée de la Guardia di Finanza en Adriatique sur les trafics illicites avec l’Albanie).
Ces nombreux témoignages se doublent d’une présentation de la situation géopolitique. Le lecteur est ainsi informé que la France n’a pas les moyens de protéger les 12 millions de kilomètres carrés de zones économiques exclusives qui sont pillées.
Cet ouvrage se révèle particulièrement instructif sur le passé comme sur les perspectives d’avenir de la Marine. En citant Arthur C. Clarke « Quelle idée d’appeler cette planète Terre alors qu’elle est clairement Océan » l’amiral réalise dans cet ouvrage une parfaite démonstration du lien existant entre l’avenir de la France et celui de sa marine.
Fiche technique
Format : broché
Pages : 256
Préface : Amiral Philippe de Gaulle & Érik Orsenna
Éditeur : Favre
Sortie : 10 septembre 2020
Prix : 20 €