Shoah et bande dessinée

Présentation officielle

La mémoire contemporaine réserve une place particulière à la Shoah, un
événement sans précédent dans l’Histoire. Le propre de tout événement,
est d’être historicisé, médiatisé, bref de devenir sujet de fiction. Le génocide
des Juifs d’Europe ne pouvait y échapper. Non sans prudence, erreurs et
tâtonnements mais aussi génie, la bande dessinée s’est donc emparée de la
Shoah.

C’est ce parcours historique et artistique qui vous est proposé dans
ce qu’il est convenu d’appeler le 9e art en interrogeant les sources visuelles
de ces représentations, leur pertinence, leur portée et leurs limites (humour,
satire). Il appartenait logiquement au Mémorial de la Shoah de s’emparer du sujet, de s’interroger sur les tenants et aboutissants de cet art, populaire s’il en est, et ce dans toute sa diversité, des comics à la bande dessinée franco-belge, des romans graphiques aux mangas.

Comment, et depuis quand, les artistes de la bande dessinée se sont-ils saisis de la représentation du sujet ? Comment sont relayés les témoignages ? Jusqu’à quel point de réalisme l’horreur est-elle représentée, autour de quels thèmes, de quels motifs, de quels symboles ? Comment ces représentations évoluent-elles aujourd’hui selon les références politiques, sociales et esthétiques de notre époque, tandis qu’une forme d’antisémitisme persiste ?

Comment la Shoah a été mobilisée par la fiction, que ce soit dans les comics
ou dans la bande dessinée franco-belge avec La Bête est morte ! de Calvo, de Calvo, où le thème est présent dès 1944 ? Près de 75 ans plus tard, des lignes de force, quasiment une grammaire, se dégagent de ces narrations et de ces représentations dont cette exposition va tenter pour la première fois de dresser l’inventaire.

Plus de 200 documents originaux seront présentés tels que Mickey au camp
de Gurs, Superman, L’Oncle Paul, Master race, Unknown soldier, Maus,
L’Histoire des 3 Adolf, Déogratias, Deuxième génération, et bien d’autres
pièces majeures.

Un cycle de manifestations au sein de l’auditorium sera l’occasion d’approfondir et d’élargir le propos de l’exposition avec, entre autres, la présence exceptionnelle de Chris Claremont, auteur et scénariste de bandes dessinées (X-Men) lors de la conférence : Pourquoi les Super-héros n’ont-ils pas libéré Auschwitz, le dimanche 22 janvier à 14h30 en partenariat avec le Festival International de la Bande Dessinée.

Fiche Technique

Adresse : Mémorial de la Shoah – 17, rue Geoffroy–l’Asnier – Paris 4

Tél. : 01 42 77 44 72

Tarif : entrée libre

Hoaires : tous les jours sauf le samedi, de 10h à 18h, le jeudi jusqu’à 22h

Date : du 19 janvier au 30 octobre 2017

Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville (ligne 1)

Crédit dessin : Enki Bilal © Mémorial de la Shoah