Le Commissaire Bordelli – Avis +

Présentation de l’éditeur

Florence, été 1963. Le commissaire Bordelli est appelé dans une somptueuse villa dont la propriétaire ne donne plus de nouvelles. Il trouve la vieille femme inanimée sur son lit, ayant succombé apparemment à une violente crise d’asthme. Mais, devant cette scène trop parfaite, le doute s’installe rapidement, et les analyses médicales vont venir confirmer qu’il s’agit d’un meurtre.

Bordelli mène l’enquête, aidé du jeune Piras et entouré de personnages hauts en couleur – Diotivede, le médecin légiste ; Dante, le frère de la défunte, scientifique génial et excentrique ; Botta, voleur et cuisinier hors pair ; Rosa, prostituée au grand coeur…

Désabusé, nostalgique, solitaire, mais gourmand et bon vivant, le commissaire se meut dans une Florence déserte écrasée par une chape de chaleur, au volant de sa Coccinelle et poursuivi par ses souvenirs de la guerre et de la Résistance.

Avis de Valérie

Nouveau venu dans la collection Domaine Policier, le commissaire Bordelli apporte à celle-ci une couleur très originale. Tout d’abord, cet Italien a dépassé la cinquantaine et même s’il est en phase avec son époque (les années 60), il sent qu’il a dépassé un cap. Quinze ans après la Seconde Guerre mondiale, son passé dans l’armée continue de le soucier et l’empêche de dormir. Plus il vieillit et plus il y repense, rumine… ce qui est finallement plutôt normal.

Ça n’en fait pas un homme meurtri ou dépressif, mais une certaine langueur vient percuter son réalisme de bon vivant. Très humain, c’est un bon enquêteur qui sait aussi fermer les yeux sur les infractions mineures qui sont faites par des hommes qui crèvent de faim.

Nous sommes dans l’Italie dont les films nous parlent et le romancier Marco Vichi arrive à nous y plonger rapidement. En plein été, la chaleur caniculaire écrase la ville de Florence. Alors que la plupart des Florentins sont en vacances en bord de plage, le commissaire Bordelli préfère rester à son bureau. Il doit enquêter sur la mort qui semblait naturelle mais ne l’est pas d’une très vielle femme, particulièrement riche.

Il s’adjoint un jeune flic sarde, qui s’avère être le fils d’un de ses compagnons d’armes. Ce hasard lui apporte la joie de se souvenir d’un très bon ami qui a partagé les mêmes aventures et déboires, comme le remettre face à l’horreur de la guerre.

La narration est truculente mais emprunte de cette nostalgie riche en émotion qui la rende si unique. De plus, cet homme terre à terre est également un idéaliste lorsque cela concerne sa vie personnelle. Ses amis sont le vieux médecin légiste, un petit voleur pauvre comme Job, un professeur tournesol rigolo, un ex-détenu dont les différents séjours en prison lui ont appris à cuisiner comme un chef et une prostituée dont la candeur et l’innocence le rafraîchit !

L’intrigue en elle-même est banale et n’occupe qu’une moitié du récit. Elle s’appuie sur une enquête classique qu’éclairent les portraits des personnages, innocents comme coupables. Le livre est court et fait de cette lecture un moment de chaleur humaine et de nostalgie bienveillante qui nous ravit ! Ceci est le premier tome des aventures du commissaire. Le deuxième sort en mars chez Philippe Rey puis, on l’espère, paraîtra chez 10/18.

Une belle découverte !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 216
Editeur : 10/18
Sortie : 17 mars 2016
Collection : Domaine policier
Prix : 7,10 €