Comme un karatéka belge qui fait du cinéma – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Quel chemin j’ai parcouru. Même si je n’en étais pas au point de croire que Milo était un sculpteur grec, le retard que j’accusais était sévère. J’ai dû travailler de longues années pour en combler une partie, seulement.

Il m’a fallu, en effet, accepter que demeurent des lacunes, des cavités béantes à mes yeux, que je m’efforce de cacher à grand renfort d’artifices. Et c’est sans doute cette distance infranchissable qui maintient dans mon regard un léger mépris pour l’art que je suis supposé promouvoir.

Avis d’Emilie

Le titre de ce roman étonne et prête à sourire. Il fait bien entendu penser au célèbre acteur Jean Claude Van Damme. Malgré le résumé assez énigmatique, on se laisse très facilement tenter.

Autant le dire de suite, c’est une déception. Le style ampoulé ne parvient pas à faire passer cette histoire somme toute banale. Un jeune homme passionné de cinéma va partir étudier le septième Art à Paris, loin de sa famille de viticulteurs. Comme il ne réussira pas à vivre de sa passion, il enchaînera divers petits boulot, donc serveur dans une galerie d’art moderne, où le patron le remarquera et l’embauchera. Le jeune campagnard mal dégrossi devra alors d’adapter à un monde qui n’est décidément pas le sien.

Raconté à la première personne, ce récit à des allures d’autobiographie. Malheureusement, là où le style aurait pu être dynamique grâce à cette technique de narration, notre héros passe de ses souvenirs à des considérations philosophiques très (trop !) longues qui perdent et lassent le lecteur.

Le héros compare souvent sa nature paysanne au rôle qu’il joue (c’est à dire très cultivé, incollable en lettre, intellectuel de haute volée bien qu’il n’a aucune éducation). Toutefois, le texte nous montre cette deuxième personne, qu’il assure qu’il n’est pas. Le narrateur est définitivement un bourgeois arriviste, quand il prétend être resté simple. Ce décalage rend le récit vraiment incohérent.

L’histoire reste toutefois plaisante, et se lit gentiment. Mais il ne faut pas attendre de ce roman qu’il nous fasse rire ou nous émeuve. Il nous porte sans émotion et ne laissera pas de souvenir impérissable au lecteur.

Fiche technique

Format : poche

Pages : 216

Éditeur : Le livre de poche

Collection : Littérature et documents

Sortie :9 septembre 2015

Prix : 6,60 €